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Ac "TftevteCael Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard) V - Les niveaux de la deuxième moitié du V^ s. av. n. è, sur le Chantier Central Michel PY * et Denis LEBEAUPIN ** avec la collaboration de Claire-Anne de CHAZELLES * Ce cinquième volet de l'étude systématique des fouilles du Chantier Central sur l'oppidum du Marduel est consacré aux horizons du Ve s av. J.-C. Les auteurs analysent les contextes stratigraphiques et les évolutions architecturales qui se succèdent de 450-440 av. J.-C. (suite à un incendie généralisé) aux alentours de 400 (un autre incendie ponctuel dans une habitation). Outre la présentation désormais habituelle des structures bâties et des mobiliers, les destructions violentes favorisent ici l'observation de contextes domestiques bien conservés. Une étude détaillée des vestiges d'architecture recueillis dans ces mêmes niveaux enrichit la connaissance des modes de construction protohistoriques. Mots-clés : habitat de hauteur, architecture domestique, technologie architecturale, évolution architecturale, céramique, objets métalliques, commerce, Age du fer, Le Marduel, Saint-Bonnet-du-Gard. Part five of the systematic study of the excavations of the Central Site on the oppidum of Le Marduel is devoted to the layers from the Vth century B.C. The authors analyse the stratigraphie contexts and the architectural evolutions that follow one another from 450-440 B.C. (after a general fire) to about 400 (another fire restricted to one dwelling). Besides the by now familiar presentation of the buildings and movable objects, the violent destructions allow the observation of wellpreserved domestic contexts. A detailed study of the remains of architecture collected in the same layers enriches the knowledge of the protohistoric building methods. Key-words : hilltop dwelling, domestic architecture, architectural technology, architectural evolution, pottery, metal objects, trade, Iron Age, Le Marduel, Saint-Bonnet-du-Gard. Documents d'Archéologie Méridionale 15 (1992, pp. 261-326) 262 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. Introduction La cinquième partie de l'étude de la stratigraphie de l'oppidum du Marduel J porte sur les niveaux de la deuxième moitié du Ve s. av. n. è. fouillés dans le cadre du "Chantier Central", chantier dont la situation et les caractères généraux ont été présentés dans les précédentes livraisons. La période envisagée ici est relativement courte, du fait de l'abondance des documents qui s'y rapportent : débutant par un incendie qui a laissé des traces sur la majeure partie de la zone fouillée, elle est ensuite marquée par plusieurs réaménagements de l'habitat et s'achève par un deuxième incendie plus ponctuel affectant l'un des bâtiments du quartier. On distinguera trois phases principales : la phase VC correspond au premier incendie, scellant des documents datables aux environs du milieu du Ve s. (vers -450/-440). La seconde phase (VD) voit une restructuration et plusieurs transformations de l'habitat entre -440 et -420. La troisième phase (VE), couvrant les deux dernières décennies du Ve s., est caractérisée par la mise en place d'un système d'urbanisme plus élaboré (dont les grands traits survivront jusqu'au Ier s.), avec une sensible augmentation de la surface construite. Le second incendie (vers -400), concernant une seule maison (1011-1012), appartient à la fin de cette phase : les restes en seront étudiés à part (§5.). Pour ce qui est des méthodes de numérotation des secteurs de fouille et des niveaux archéologiques, ainsi que des principes d'analyse des mobiliers, on se reportera aux précédentes études de la stratigraphie du Marduel où ils ont été explicités (Marduel III, 11-13 et Marduel IV, 122). 2.1. ETAT DES LIEUX ANTERIEUREMENT A L'INCENDIE DU MILIEU DU Ve SIÈCLE Vers 450, le secteur de l'oppidum du Marduel couvert par le Chantier Central ne comporte pas de structures d'habitations caractérisées. Situé le long d'un rempart de direction approximativement nord-sud construit à la fin du VIe s., il se présente comme une aire ouverte aménagée en terrasses dans l'axe d'un vallon descendant du sommet de la colline vers l'est. Les terrasses sont limitées par plusieurs murs de soutènement qui suivent les courbes de niveau et forment un système relativement complexe (fig. 1), comprenant trois principales terrasses : la terrasse inférieure, le long du rempart, est limitée à l'ouest par les murs "Aq" (fig. 4), "Ak" et "Bi". Cette zone est remblayée par des pierres et par une couche de limon jaune dont la surface est bosselée et évoque un lieu de passage. La terrasse moyenne se situe entre ces murs et le mur "t" ; elle présente des aménagements divers, dont aucun néanmoins ne correspond à une habitation. La terrasse supérieure, au-delà de "t", n'a pas été fouillée : on en connaît cependant la limite ouest dans le sondage 8, voisin du Chantier Central (voir Marduel I, fig. 30, au premier plan). Vers le nord, les deux terrasses inférieures sont bordées par le mur "Bh", qui devait joindre primitivement en biais le rempart "An" au mur "t", sur le flanc du vallon. Si la terrasse inférieure est étroite et se présente comme un couloir qui n'a guère pu servir qu'à la circulation, la terrasse moyenne, entre "Aq"-"Ak"-"Bi", "Bh" et "t", a une surface relativement étendue, d'environ 100 m2. 2.2. LES NIVEAUX CONSECUTIFS A L'INCENDIE DES ANNÉES 450-440 2.2.1. Après l'incendie : des remblaiements successifs L'événement que représente l'incendie du milieu du Ve s. n'a laissé en réalité aucune trace in situ dans le Chantier Central : nulle part on n'a pu observer de restes de constructions, de sols, de mobiliers ayant brûlé sur place. La totalité des témoignages se rencontrent dans des couches de remblai formées à base d'éléments carbonisés, cuits ou même vitrifiés, qui attestent à la fois la violence et l'ampleur du feu. Ces couches présentent une puissance maximale sur toute la surface de la terrasse inférieure : dans la zone 02-04 le long du rempart (couche 5), dans la zone 044 (couches 16, 16A, 16B), dans la zone 11 (couche 21 A, 24, 26), dans la zone 1213 (couches 42, 40, 38, 38A, 37). Sur la terrasse moyenne, elles sont moins volumineuses, moins continues et parfois moins pures : dans la zone 163 (couche 30), dans la zone 161 (couches 31, 32, 33), dans la zone 141 (couches 3 et 5), dans la zone 1012 (couche 28), dans la zone 1011 (couche 21), et dans la zone 122 (couche 26) (fig. 2 et 3). Tous ces niveaux ont en commun de contenir des charbons de bois, de nombreux restes de graines carbonisées, des morceaux de torchis durcis par le feu, et quelques pierres brûlées. Diverses observations montrent cependant qu'ils ne correspondent pas à un remblaiement ponctuel et unique, mais à plusieurs étapes, généralement attestées par une succession de couches de texture différente (fig. 5). La réalité de cette action par étapes est confirmée dans la zone 11 par la construction d'un petit mur de soutènement, doublant vers l'est le mur "Ak"-"Bi". Ce muret à un seul parement ("Ac"), long de 6 m, formé de deux ou trois assises, possède au nord un retour rejoignant le rempart ("Am"). Or ce mur est bâti sur une première couche de STRATIGRAPHIE DU MARDUEL C D E F G H I J 263 M o ç •60)a. o 3o(0 co Coupe ouest-est -2m 11 -3m -4m 1 Plan des terrasses mises en place avant le milieu du Ve s. et position stratigraphique des niveaux de la phase VC. 264 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. : I 2 Diagramme stratigraphique des niveaux de la seconde moitié du Ve s selon une coupe sud-nord terrasse inférieure. remblai de matériaux brûlés (couche 26 : contenant entre autres des plaques de roseaux carbonisés ; fig. 6) ; il retient un autre remblai où se rencontrent aussi des résidus d'incendie (couche 24) ; il est enfin recouvert par une troisième couche de même nature (couche 21 A), qui se prolonge dans la zone 04 (couche 5). C'est aussi au cours de ces phases de remblaiement que le sommet du mur de terrasse "Aq" est restauré, en réutilisant notamment des pierres fortement rubéfiées (fig. 7). Ces constructions et reconstructions indiquent la volonté de stabiliser les éléments étalés en remblai et sont le préalable à la réorganisation de cette zone lors de la phase suivante. 2.2.2. Nature des bâtiments incendiés C'est uniquement du contenu des couches de remblai citées ci-dessus que l'on peut tirer des informations sur les bâtiments qui ont brûlé. A en juger par la quantité et la diversité du mobilier retrouvé, il est évident que plusieurs bâtiments ont été détruits. Le nombre de vases attestés (tabl. III et IV), aussi bien pour la vaisselle de table et de cuisine (au moins 426 pièces d'après les bords), que pour le stockage (amphores : 65 pièces, et doliums : 55 pièces d'après les bords, plus les récipients en torchis), est nettement supérieur à ce que pouvait normalement contenir une habitation 2. D'autre part, l'importance relative des conteneurs dans ce mobilier peut suggérer l'existence, à côté de maisons d'habitation, de structures vouées au stockage. Cette fonction de stockage est confirmée par l'abondance des graines carbonisées dans les niveaux d'incendie. Quelques prélèvements ont été analysés par Ph. Marinval (1988, tabl. p. 15) : on trouvera tableau I les principales espèces décomptées. Les restes de matériaux de construction associés (beaucoup de fragments de torchis avec traces de clayonnage, STRATIGRAPHIE DU MARDUEL PHASE DATE 265 DIAGRAMME Sud-Nord PHASE -400 Ve Ve q iI Dq m 19a 20 23a 23 -420 I 26a 22 Cs Cp Ct 26 25l r 24-24a Vd ■ Vd 27 -440 Vc Vc incendie -450 29 27 : 3 Diagramme stratigraphique des niveaux de la seconde moitié du Ve s selon une coupe sud-nord terrasse moyenne. des pierres rubéfiées, de rares fragments d' adobes) (voir ciaprès § 6.1.) montrent la présence simultanée de structures de pierre et de terre. Malgré l'importance du lot de torchis retrouvé, le volume qu'il représente ne saurait correspondre à un emploi généralisé de cette technique, mais probablement à une utilisation partielle en parallèle avec la construction en pierre, déjà attestée sur le site depuis la fin du VIe s. Il est logique de supposer que la plupart des pierres réutilisables pour la construction de murs ont été récupérées lors de l'étalement des ruines : cette récupération est d'ailleurs attestée par la réfection du mur "Aq". Quant aux adobes, s'il* est intéressant de noter qu'elles sont connues dès cette période au Marduel, leur emploi semble encore marginal, notamment par rapport à ce qu'il sera dans les siècles suivants. 2.3. MOBILIER DE LA PHASE V C • Céramique : les niveaux de la phase VC •? ont livré 13 736 fragments de céramique, dont l'analyse statistique et typologique est donnée dans les tableaux II à IV. Un choix de formes est illustré figures 8 à 15. Les numéros de forme indiqués dans la colonne "type" des tableaux III et IV renvoient aux typologies admises ^. Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragments]) : • Bronze : 4 ardillons, 1 ressort, 1 pied en bouton conique, 1 arc aplati et 3 fragments de fibules (fig. 16, n° 8 à 13) ; 1 pointe de clou ; 1 anneau (fig. 16, n° 14) ; 1 scorie ; 4 fr. informes. • Fer : 1 talon de javeline (fig. 16, n° 7). • Terre cuite : 5 rondelles dont une en cours de percement (CNT [= céramique non tournée], dolium) (fig. 16, n° 1) ; 6 fusaïoles ( n° 2 à 6). Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 266 I 4 Vue du mur "Aq" dans la zone 044 ; au premier plan, zone 02-04 .en fin de fouille ; en bas à gauche, parement intérieur du rempart (cliché pris du nord-est). Tabl. I Inventaire des carporestes recueillis dans les couches de la phase VC (d'après Marinval 1988). I 5 Coupe du remplissage de la zone 02-04 (terrasse inférieure) montrant l'emplacement des couches de remblai charbonneuses résultant du premier incendie (n° 5 et 6) (vue prise de l'est). ' ^mtmtz DEC. 11 triticum aestivo-compactum triticum dicoccum triticum sp. hordeum vulgare panicum miliaceum cerealia vicia fava lens esculenta pisum sativum lathyrus cf sativus camelina sativa vitis vinifera avena sp. poa annua lolium sp. setaria viridis setaria sp. poaceae vicia sp. vicia lathyrus lotus/trifolium ajuga rumex sp. sparganium erectum plantago lanceolata atriplex hastata chenopodium album genopodium/a triplex poligonum polygonum lapathifolium malvacae scirpus sp. carex sp. solarium nigrum myosotis sp. galium sp. portulaca oleracea Zone Couche 122 26 62 299 5 90 16 7 2 57 1 2 2 11 26 8 254 1 88 3 7 30 3 3 2 1 7 2 13 5 5 1 1 2 4 4 3 11 24 77 75 11 21a 1011 21 14 230 80 gd.nb. 7 3 1 1 1 2 21 3 4 3 2 1 6 1 1 1 2 5 10 3 3 4 2 6 1 1 1 1 3 1 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 267 I 6 Plaque de petits roseaux carbonisés (restes de chaume ?) retrouvée à la base de la couche 4 de la zone 02-04. • Terre crue : 2 fr. de tores ; 4 bords et nombreux fragments de jarres (fig. 14, n° 7 à 10) ; 2 bords de vases quadrangulaires ; 1 couvercle de jarre de forme discoïdale, complet (fig. 4) ; 9 fr. d' adobes ; très nombreux fragments de torchis avec empreintes de clayonnage, certains vitrifiés ; couche de torchis sur panse d'urne. • Pierre : 1 lissoir en schiste ; 1 couvercle taillé dans une lause ; 1 éclat de silex. • Monnaie : 3 oboles de Marseille à la tête casquée (042, c.3) (n° 13 à 16 du catalogue général des monnaies du Marduel) ; 13 oboles de Marseille dont 1 1 à la tête casquée (n° 1 à 8 et 10 à 12) et 1 au revers à la tête de lion (n° 9) (021, c3) ; 6 oboles de Marseille à la tête casquée (122, c.26) (n° 55 à 60) ; 1 obole de Marseille à la tête casquée (11, C.21A) (n° 47) ; 1 obole à la roue sans légende, tête nue à droite (11, C.21A) (n° 44) ; 1 obole indéterminée (1213, c.37) (n° 51). • Faune : 896 os ou fr. d'os ; 2 coquillages (cardium). • Autres ossements : 1 fr. de crâne peut-être humain. • Divers : roseaux carbonisés (fig. 6). • Graffites et peinture sur amphore massaliète : 1 croix, 1 graffite (illisible) sur épaule, 1 êta (?) sur épaule, "KP" en lettres grecques sur col (fig. 12, n° 27, 28 et 29). 1 col avec marque peinte en rouge (fig. 1 1, n°ll). • Intrusions du Bronze final Mb : 1 épaule d'urne, 1 incision fine sur coupelle carénée, 1 fr. de vase caréné, 2 bords facettés et 1 fr. de coupe tronconique. Outre la répartition des vases dont il a été fait état plus haut, on remarquera la diversité des objets métalliques, au demeurant peu nombreux, et la présence d'un lot abondant d'oboles en argent, fort de 25 exemplaires. Ces pièces ont été retrouvées dans différents secteurs, avec cependant une concentration dans les zones 02-04 et 122. Il est probable qu'elles proviennent de la dispersion d'un petit "trésor" stocké dans l'une des maisons incendiées (la plupart de ces monnaies ayant subi l'action du feu). Du point de vue géographique, le Marduel représente le point le plus occidental de la répartition de ces oboles archaïques, principalement diffusées en Provence. Pour ce qui est de la chronologie, leur situation stratigraphique leur confère une date légèrement plus haute que celle jusqu'ici admise, qui était la deuxième moitié ou la fin du Ve s. (Villard 1960, 102 ; Deroc, Casado 1978, 112). Leur présence dans le niveau d'incendie de la phase VC semble impliquer un début d'émission dès avant le milieu du Ve s. 7 Vue du mur de terrasse "Aq" dans la zone 141, retenant des couches de comblement à base de matériaux incendiés (cliché pris de l'est). 268 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 1011-21 : ; : : 8 Céramiques de la phase VC (-450/-440). N° 1 à 7 attiques ; 8 pseudo-attique 9 à 27 claires peintes. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 269 La phase V D 3.1. ORGANISATION GÉNÉRALE DU QUARTIER Peu après l'étalement des remblais consécutifs à l'incendie du milieu du Ve s., le quartier est réorganisé selon une trame lâche (vers 440/430). Le rempart est toujours en élévation et sert de limite à l'est. Au centre de la partie fouillée (zone 1011), une maison apparemment isolée est construite : autour d'elle, on observe divers aménagements liés à son occupation. A l'ouest de 1011, un passage nordsud probablement très ancien continue d'exister (fig. 18). Partout ailleurs, ce sont des espaces ouverts aux fonctions peu différenciées : a) au sud - zone 044 : remblai (cl 3) sur une surface bosselée en pente vers le rempart (s. 14) ; : : I 9 Céramiques de la phase VC (-450/-440). N° 1 à 6 claires peintes ; 7 et 8: claires non peintes ; 9 et 10 tournées à gros dégraissant. - zone 161 : remblai limoneux brun noir (c.30-30A) ; - zone 162 : remblai de terre brune contenant de nombreuses pierres (c. 3 1-32) ; - zone 163 : couche 29, poursuite de la couche 13 de 044. b) au nord - zone 122 : dans un secteur où le rocher naturel remonte fortement vers le nord-ouest, remblai de réglage (c.24), reposant sur la surface 25, avec grosses pierres et terre limoneuse brun-gris. Noyé dans ce remblai, un muret de direction nord-sud ("Be"), grossièrement appareillé avec des petits blocs non équarris, semble servir de soutènement ponctuel (fig. 19). 3.2. LA MAISON 1011-1012 Cette maison est complètement isolée de toute autre construction : au sud, elle est séparée du rempart "An" par la zone 11, large de 5 à 6 m, alors non construite ; à l'ouest, 270 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 02-04/5 i 15 20 11 12 1213-40 10 Céramiques de la phase VC (-450/-440). N° 1 à 1 5 grises monochromes. : 11-26 10 cm 1011-21 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 271 1011-21 11-21A 4 VJ 044-1 5B 1011-21 11-24 10 cm 121-37 9Q 11-21A 1213-40 8 10 13 20 y/ ™ •* 02-04/5 02- 02-04/5 11 ^ 1011-21 1012-28 11 Céramiques de la phase VC (-450/-440). N° 1 à 14 amphores massaliètes. : 11-26 15 272 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 1213-40 1012-28 1012-28 1012-28 02-04/5 02-04/5 ^^B ™ 121-37 10 161-33 ^^ ^A 02-04/5 11 8 121-37 12 HO ^^ 121-37 14 : : : 12 Céramiques de la phase VC (-450/-440). N° 1 à 29 amphores massaliètes ; 30 à 35 amphores étrusques ; 36 amphore punique. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 273 10 cm 15 20 1012-28 AAAA A A AAAAAAA AAA\ 161-33 02-04/5 Wlllllllllll]/ : : 13 Céramiques de la phase VC (-450/-440). Urnes non tournées. N° 1 à 3 urnes rhodaniennes ; 4 à 6 urnes incisées. 274 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 161-33 elle est longée par le passage 17/143/13, dont on reparlera ci-après ; au nord et au sud, ce sont des espaces relativement pentus (121, 122, 16, 044), sans traces d'utilisation précise (supra). Durant la phase VD, la maison en question connaît deux états : elle est d'abord formée d'une salle unique (1011) liée à une cour (1012) ; puis elle est munie d'une deuxième pièce, bâtie sur une partie de la surface de la cour. : : : 14 Céramiques et vases en torchis de la phase VC (-450/-440). N° 1 et 2 urnes ; 3 à 6 coupes ; 7 à 10 torchis. 3.2.1. Premier état "Cj" Laà l'est, bâtisse"Ds" 1011au est sudà etl'origine "Bg-Cx"formée à l'ouest. par lesLemurs quadrilatère "Bc" au formé nord, par ces murs s'assimile à un trapèze rectangle, la façade ouest, le long de la voie 17/143/13, étant disposée de biais, visiblement pour respecter la direction générale de ce passage. La surface couverte par la maison est de l'ordre de 20 m2 (fig. 18). La porte se trouvait au centre de la façade sud, où le mur "Ds" présente un piédroit (l'autre tronçon de la façade ayant été complètement détruit par la suite). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 275 18 : 15 Céramiques de la phase VC (-450/-440). N° 1 à 18 doliums. 276 Forme Bords d'urnes Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. Type B01 COI C02 C03 C04 005 C06 C08 C09 en C12 C13 CI 6 CI 9 D01 D02 D03 D04 D08 F01 F02 F04 G01 G02 G04 G07 H05 E07 COI C02 C03 C06 Cil 101 D01 D03 D04 D07 E01 E02 E03 E04 E05 E06 E07 E08 E09 E11 F01 F02 F04 F07 F09 G01 G04 G09 H01 H02 H04 101 102 104 105 108 109 vc 64 16 23 3 1 2 2 1 1lombre VD VE 1 46 104 4 34 39 78 2 3 6 11 2 1 2 9 17 1 4 2 1 21 30 2 4 7 8 10 2 4 2 2 1 3 2 5 1 5 2 1 1 9 4 10 12 1 5 4 2 3 3 1 4 4 5 8 4 1 31 64 9 15 1 21 38 10 4 15 24 1 9 2 1 1 4 1 1 1 4 1 1 2 1 1 1 49 119 2 6 1 1 26 49 1 1 5 Forme Bords de couvercles Fonds Type C01 C03 C09 D01 D02 D03 D04 D09 E01 E09 11 A 11B 12A 12B 13A 21A 21B 22A 23A 41A 42A 42B 42C 43A 61A 62A 62C 71A 1îombre VC VD VE 3 2 1 1 4 9 28 1 8 8 14 1 2 1 5 1 2 2 1 31 35 40 3 5 3 49 57 94 14 19 27 16 14 32 1 3 7 1 1 2 2 1 1 2 1 3 1 6 12 1 1 6 7 2 1 2 1 4 11 1 6 1 4 Tabl. Il Données typologiques et quantitatives sur les fragments de céramique non tournée des phases VC à VE. A cet état correspond dans la salle 1011 un sol de terre battue (s. 20), de couleur gris foncé du fait de 23 l'étalement de cendres et de 4 charbons de bois. Au nord, à 5 60 cm du mur "Bc", sont alignées quatre tores de torchis 9 1 disposés côte à côte (fig. 20). Dans le coin nord-ouest se 10 tient un foyer lenticulaire. 1 1 A l'ouest, à proximité du mur "Bg-Cx", s'ouvre une large fosse de plan ovale Bords d'urnes Décors d'urnes (18c-d-e : diamètres 1,80 m rhodaniennes 5 chevron double imprimé au peigne 1 4 dans le sens est-ouest, 2,10m chevron pointillé 1 dans le sens nord-sud), chevron simple imprimé au peigne 2 1 profonde de 55 cm (soit entre 1 2 chevron simple incisé 3 2 8 Bords vases 1 et 15 hl de capacité) (fig. 21). chevron simple incision fine 2 emb.rétrécie onde + oves 2 Un foyer construit, situé Bords 3 chevron triple incision fine 1 au centre de la pièce, mordait de 2 cordon lisse ou imprimé 2 4 coupes 5 guirlande ou onde incisée assez largement sur 1 rangée d'impressions au peigne 1 1 l'ouverture de la fosse, et devait être 12 rangée de coups imprimés 62 53 51 fondé pour partie sur des 3 rangée de coups incisés 3 20 34 planches : la moitié 1 cercles imprim es 1 6 manquante du foyer a été retrouvée au décor complexe d'incisions fines 2 3 1 triangles imprimés 17 17 9 fond de la cavité, du fait de ondes peintes 1 l'effondrement de cette 4 ondes au brunissoir ou incisées 2 1 couverture. Cette observation 1 incisions sur bord de coupe 2 7 7 permet de restituer un Préhensions, verseurs plancher sur une partie au moins 1 anse verticale 1 9 de la fosse et montre qu'elle a anse horizontale 1 6 bec verseur ou goulot 1 2 2 probablement servi de silo. Deux autres fosses sont 2 Proportions de bords % % % creusées à partir du sol 20 : 1 1 urnes 63,10 45,50 46,10 la fosse 19a, peu profonde, vases à emb .rétrécie 0.37 0,26 0,00 immédiatement au nord du coupes 29,52 48,41 46,10 silo, avec traces d'enduit couvercles 6,27 5,56 7,15 argileux au fond (remplissage 1 27 de terre brune et petites 2 Rapports pierres) ; et la fosse 20a, dans l'axe de la porte, profonde de 8 urnes / coupes 2,14 0,94 1,00 20 cm, avec un remplissage décors / bords d'urnes 0,56 0,59 0,32 2 semblable. Cette partie bâtie La base des murs est construite en pierres liées à la terre (au fonctionne en relation avec un espace extérieur (zone 1012), moins jusqu'à une hauteur de 0,95 m dans le cas de "Cj"). Diverses immédiatement au sud, qui sert de cour et comporte un deuxième silo. Le sol de observations conduisent à supposer que leur élévation était également cet espace est aussi en terre battue (s. 27) : à sa surface, on observe un en pierres jusqu'au sommet : épaisseur notable (entre 50 et 60 cm), foyer construit en argile orangée, sur un socle en légère élévation, et de rareté des traces d' adobes dans les niveaux contemporains, remblais nombreux charbons de bois épars. Une petite fosse à feu se tient près pierreux (à base de matériaux de destruction) couramment signalés de la façade de la maison (diam. 40 cm, prof. 10-15 cm, remplie au dans cette phase (voir par exemple 1012, c.23). fond de terre brûlée, puis de terre jaune à cailloutis). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Catégorie gris mono. cl.-peinte gr.-peinte attique NFR nb 180 153 1 44 NFR NFR Bords Bords Bords Forme %/tot %/cat nb %/tot %/cat 2,22 4,13 22 4,10 5,16 coupelle coupe carénée coupe à anses coupe à anses gobelet caréné œnochoé cruche urne gobelet coupe autre 4,48 5,63 coupe 1,89 3,51 24 coupe à anses gobelet à une anse urne urne ampoule ampoule cruche cruche cruche couvercle en Y couvercle en Y coupe-biberon cruche coupe autre 0,01 0,54 0,02 1,01 3 0,56 ps-attique 4 0,05 0,09 1 0,19 pâte-d. 199 2,45 4,56 8 1,49 coupe-skyphos skyphos skyphos coupe type C Vicup Acrocup Castulo cup canthare kylix autre coupe autre 0,23 skyphos coupe sans tiqe 1,88 coupe à anses ampoule cruche cruche coupe autre cruche 0,70 277 Type Arcelin 2b Arcelin 3b Arcelin 5a Arcelin 5b Arcelin 6b Arcelin 8 Arcelin 9a à col en S ind. ind. Bats 220 Bats 426 Bats 452 Bats 512 Bats 513 Bats 521 Bats 522 Bats 527b Bats 532 Bats 561 Bats 710 Bats 722 ind. ind. ind. ind. Eléments représentés 1b 3b, 1d 4b, 3f, 4a 2b, 1f, 3a 1c, 1b, 1t 4b, 2f, 3a 1t 2b 1b 3b, 1f 4f, 2d 1b 2c, 8b, 4f, 2a, 4t 1b 1b 1b 1f 1b 1b 2b 1c,1b 1f 1c 1b 3b, 3f, 1a, 3d 1b 3f, 1 a, 60d Bats 612-623 Sparkes 330-333 Sparkes 334-346 Sparkes 398-41 3 Sparkes 434-438 Sparkes 442-445 Sparkes 469-473 Sparkes 624-647 figures rouges figures rouges ind. ind. Sparkes 334-346 Sparkes 493-495 Bats 414 Bats 521 Bats 523 Bats 542a ind. ind. ind. 1f 1f 1a 1b, 1a, 1t 2t 1b 1b, 2f, 1t 1a 1f 1d 1a, 1t 3f 1b 1t 1b 1t 1b 1a 1b, 1f 2f 5b, 5a, 1t Figures fig. 10, n°6,11 fig. 10, n°4 fig. 10, n°7,9,15 fig. 10, n°1,3,12 fig. 10, n°2 fig. 10, n°5 fig. 10, n°10,13,14 fiq.1O, n°8 fig.8, n° 22 fig. 8, n° 9 à 15 fig.8, n° 19 fig. 9, n° 5 fig. 9, n° 1 fig.8, n° fig.8, n° fig.8, n° fig.8, n° fig.8, n° 16,21 26 25 20 17,18 fig.8, n° 23,24,27 fiq.9, n° 2,3,4,6 fig.8, n° 2 fig.8, n° 7 fig.8, n° 6 fig.8, n° 3 fig.8, n° 4 fig.8, n° 1 fiq.8, n° 5 fig.8, n° 8 fig. 9, n° 8 fig. 9, n° 7 Tabl. Ill Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VC. Le silo (c.24-24a) est placé à 60 cm devant la façade de la maison, en son centre, devant la porte (ce qui pourrait indiquer qu'il devait être également couvert). Il s'agit d'une fosse grossièrement circulaire, d'un diamètre moyen de 2 m au fond, présentant une forme en tronc de cône, l'embouchure étant légèrement plus étroite (de l'ordre de 1,75 m de diamètre). La profondeur maximale atteint 70 cm (soit un volume d'environ 20 hi) (fig. 22). A l'est de la maison 1011, la zone intermédiaire entre celle-ci et le rempart (zone 1 1) est aménagée avec un sol en terre battue (s. 23), bien horizontal, qui semble fonctionner avec l'unité d'habitation comme espace extérieur prolongeant la cour 1012. Plusieurs fosses y seront creusées : la fosse 21a, très étendue, au centre de la zone 1 1, et la fosse 22b au sud. Ces dépressions, qui pourraient résulter de l'extraction de matériaux, seront comblées plus tard, au début de la phase VE, lors de la création d'une nouvelle habitation. 278 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 3.2.2. Deuxième état 02-04/5 161-31 02-04/5 1 16 Objets divers de la phase VC (-450/-440). 17 Stratigraphie des zones 142 et 1012 selon l'axe des Y des carrés B. sud : 11-24 Au cours de la phase VD, la maison 1011-1012 est remaniée. La façade sud est détruite : le mur "Ds" est arasé, et son prolongement audelà de la porte complètement épierré. Un mur de refend ("r"), continu à sa base, rejoint le mur "Cp" au mur "Çj", en s'y accolant des deux côtés. Une deuxième pièce est créée sur une partie de la cour (pièce 1012), limitée à l'est par le mur "Cs" qui prolonge "Cj" avec une orientation légèrement différente, et au sud par le mur "Ct". Une ouverture prend place entre l'extrémité de "Ct" et celle de "Cp" dans l'angle de la pièce. A cet endroit, une nappe de terre brune (c.25) et une surface de cailloutis (s. 22) indiquent probablement l'emplacement du seuil. Le mur "Ct" est construit au-dessus du silo 24-24a comblé : le tassement du remplissage provoquera par la suite l'affaissement de la base de ce mur sur une trentaine de centimètres de hauteur (fig. 23). La pièce 1012 couvre 5,8 m2 à l'intérieur des murs. La pièce 1011a désormais une surface plus réduite (de l'ordre de 18 m2). A leur base, tous les murs paraissent continus et le problème se pose de savoir où se trouvait la porte de cette salle : vue la topographie générale, on peut envisager que celle-ci était située au sud, à travers le refend "r", mais disposée en légère surélévation 5. L'occupation de la maison 1011-1012 est illustrée par plusieurs aménagements : - dans la pièce 1011, le silo 18c-d-e est comblé, et un remblai étalé sur toute la salle (cl 9). Ce remblai, contenant des pierres et quelques morceaux de briques, parfois brûlés, sert de fondation à un sol de terre battue (s. 18g). Dans le coin nord-ouest, une petite fosse arrondie, peu profonde (15 cm), est remplie de terre avec inclusion de brique crue et de charbons de bois (c.l8f). Au centre de la pièce, un grand foyer construit présente deux états successifs : le foyer le plus ancien (18i) est fait d'une lentille de terre rouge, très cuite (surface détruite) entourée de cendres et charbons ; le foyer le plus récent ( 1 8h) repose sur un radier de tessons de vases et de galets, recouvert d'un lit de pierraille, puis nord d'une large chape d'argile lissée et 100 cuite, au profil bombé. A l'ouest de ces foyers, plusieurs recharges du sol ont tenté de compenser le tassement des terres comblant le silo : recharge 18b, faite d'argile pure, gris clair, présentant des traces de végétaux (paille et feuilles diverses) ; puis recharge 18a, composée de fragments de foyer compilés et de gravier, le tout lié par un sédiment argileux (fig. 24). A la fin de l'occupation des lieux, une couche de remblai de terre brune, contenant quelques fragments de briques, recouvrira le tout (cl 8). - dans la pièce 1012, une couche de remblai (c.26), à base de terre brune à brun-rouge et de cailloutis, supporte un sol de terre (s. 26a) marqué de traces de charbons de bois. Dans le coin nordouest de la salle, un foyer construit s'appuie contre les murs "Cp" et "r" une sole d'argile lissée est fondée directement sur l'arasement du mur "Ds" ; en face, dans le coin nord-est, un autre foyer semblable s'appuie aux murs "Cs" et "r" il est construit sur une dépression contenant un radier de petites pierres et de tessons, recouvert d'une chape d'ar: 1011-21 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL X Y z A B C D j 08 E G H I K j L M r 4 122 07 F 279 121 Bc 06 ■ 05 ■M fi9A ) Bg X ii 04 11 18cde 03 02 01 ■M 1012 97 1 ■BBB f 20A) L 1 99 98 i J 1011 « ■ Cx v 13 / ^^ T"/ /Cs et ——- CM 02 -04 CM ?4-24a 143 96 i il i 95 161 94 17 93 044 162 li ii 92 163 91 T -1m Cx o ç ■ô3(0 Q. 3 O o I Coupe ouest-est (M cj -2m -3m -4m 18 Plan schématique des structures mises en place à la phase VD et position stratigraphique des niveaux correspondants. CO 280 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. NFR Catégorie nb tour. gros dégr. 130 mort-m CNT 3 3646 VAISSELLE a-etr 4360 43 a-gre a-mas 2 1751 a-pun AMPHORES dolium TOTAL 20 1816 1936 8112 NFR NFR Bords Bords Bords Forme %/tot %/cat nb %/tot %/cat 1,6 2,98 13 2,43 3,05 urne urne urne sans col urne autre 0,04 0,07 2 0,37 0,47 mortier mortier 45 83,6 353 65,86 82,86 œnochoé urnes rhodaniennes urnes v.emb.rétrécie coupes couvercles fonds préhensions 53,8 100 426 79,48 100 0,53 2,37 5 0,93 7,69 amphore amphore 0,02 0,11 21,6 96,4 59 11,01 90,77 bord bord bord bord amphore demi-amph. 0,25 1,1 1 0,19 1,54 amphore 22,4 100 65 12,13 100 23,9 45 8,40 jarre jarre bord bord bord bord bord bord bord jarre 100 536 100,00 Eléments représentés 1b 5b, 1f 4b, 1f 3b, 3f, 3t 1f 2b 1f 1t 1c, 5b 1c, 166b, 98d 1b 3c, 82b 94b 124f 3a Figures Py3C Py4 3b, 1t 2b, 3a, 6t fig.12, n°33,34 fiq.12, n°30,31,32,35 Pybd2 Pybd3 Pybd4 Py bd5b ind. ind. Mafia A' 7b 12b 19b 15b 5b, 6f, 58a 1b 1b fig.11,n°1-13 et fig.12, n°1-26 importée (?) 1b 1c 1b 3b 6b 4b 1b 1b 3b 24b, 18f, 41 d fig. 15, n°1-18 Type Dedet 1 a Dedet 1 b Dedet 3 ind. ind. Bats 621 ind. Garcia bd1 Garcia bd2a Garcia bd2b Garcia bd3 Garcia bd4 Garcia bd5 Garcia bd6 ind. fig. 9, n° 9 et 10 fig. 13, n°1,2 fig.13,n°3-8;17, n°1,2 fig. 14, n°4-6 fig. 14, n°3 fiq.11,n°14 fiq.12, n°36 Tabl. IV Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VC. gile lissée très cuite. Sur les deux foyers restaient les cendres pures consécutives aux dernières utilisations. Au centre de la salle, un trou de poteau de section arrondie (diamètre 26 cm à l'ouverture) servait de toute évidence au soutien de la toiture (fig. 22). sés sur place ; la couche 25, sédiment alluvionnaire de couleur gris-verdâtre ; le sol 24, niveau de circulation ; la couche 23, mince lit de cailloutis pris dans une matrice de terre verdâtre. Ce passage perdurera comme voie de circulation principale du quartier durant les phases ultérieures, jusqu'au Ier siècle de notre ère. 3.3. LE PASSAGE 17-143-13 A l'ouest de la maison 1011-1012, plusieurs recharges et sols indiquent que le passage nord-sud 17-143-13, de création ancienne (il existe dès la fin du VIe s.), continue de fonctionner comme rue. A la phase VD appartiennent la couche 27, mince lit de terre grise sableuse avec passée de limon ; le sol 26, marqué par de nombreux tessons d'amphore massaliète 3.4. MOBILIER DE LA PHASE V D • Céramique : Les niveaux de la phase VD 6 ont livré 8 627 fragments de céramique, dont l'analyse statistique et typologique est donnée dans les tableaux II, V et VI. Un choix de formes est illustré figures 25 à 30. Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragments]) : • Faune : 1 744 os ou fragments d'os ; 1 coquillage (petit cardium) ; 1 pièce osseuse de poisson. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL Catégorie gris mono d.-peinte attique ps-attique pâte-ci NFR nb 139 114 23 NFR %/tot 1,61 1,32 0,27 NFR %/cat 2,36 1,94 0,39 7 0,08 0,12 191 2,21 3,24 Bords Bords Bords Forme %/tot %/cat nb 19 2,93 3,49 coupelle coupe carénée plat à marli coupe à anses gobelet caréné cratère cenochoé coupe autre 27 4,17 4,96 bol coupe carénée coupe à une anse coupe à une anse coupe à anses coupe à anses gobelet à une anse ampoule cruche cruche cruche cruche couvercle cruche coupe autre 4 0,62 0,74 Vicup Acrocup Castulo cup kylix coupe coupe autre 6 0,93 1,10 coupe sans tige Boisai coupe-skyphos 6 0,93 1,10 coupe à une anse ampoule cruche autre cruche coupe Type Arcelin 2b Arcelin 3b Arcelin 4 Arcelin 5a Arcelin 6b Arcelin 7c Arcelin 8 ind. ind. Bats 236 Bats 330 Bats 410 Bats 41 1 Bats 423 Bats 426 Bats 453 Bats 521 Bats 527b Bats 543 Bats 544 Bats 561 Bats 710 ind. ind. ind. Sparkes 434-438 Sparkes 442-445 Sparkes 469-473 figures rouges figures rouges ind. figures rouges Sparkes 493-495 Sparkes 532-561 Sparkes 580-61 1 Bats 410 Bats 521 Bats 523 ind. ind. ind. 281 Eléments représentés 2b 1b, 1t 1b 2b, 3f, 1a, H 3b 2f 6b, 3a, 1d, 1t 4b, 1f 3f, 2d 1b 1d 2b 1b 2f 7b, 1a, 1t 1b 1b, 1a 2b, 1d 2b 1b 1c 1b, 1f 6b, 1f, 2a, 2d 1f, 1a 1b, 3f, 1a, 30d 2b 1a 1c, 1f, 1t 1b 1f, 1a 1t 1t 1f 2b 4b 1b, 1a 2f 1b 2f, la 4b, 4f, 10a 1a Figures Fig. 26, n°1 Fig. 26, n°3 Fig. 26, n°2,4 Fig.25, n°16,20 Fig.25, n°13 Fig.25, n°10 Fig.25, n°18 Fig.25, n°21 Fig.25, n°19 Fig.25, n°15 Fig.25, n°8,9,1 1,12,14,17 Fig.25, n°4 Fig.25, n°3 Fig.25, n°1, 2 Fig.25, n°6 Fig.25, n°5,7 Fig.25, n°23 Fig.25, n°22 Tabl. V Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VD. • Bronze : 2 fr. de bracelets-armilles ; 1 plaque repliée munie d'un rivet en boucle (fig. 31, n° 17) ; 1 fibule complète à pied en bouton conique et arc bombé (type Tendille 5) (fig. 31, n° 16) ; 1 fibule à pied en bouton et arc à section plate (type Tendille 3) (fig. 31, n° 15) ; 10 ardillons de fibules (fig. 31, n° 8 à 10) ; 1 aiguille ou ardillon ; 1 anneau (fig. 31, n° 13) ; 1 anneau ouvert (fig. 31, n° 12) ; 1 anneau prolongé par deux tiges (fig. 31, n° 14) ; 1 pointe de flèche du type d'Olympie (fig. 31, n° 1 1 ) ; 2 fr. de tôle ; 1 tige ; 1 scorie ; 1 fr. indéterminé. • Fer : 1 fr. de talon de lance conique (fig. 3 1 , n° 1 8) ; 1 coin conique (fig. 35, n° 19) ; 3 fr. de tige ou anneau ; 1 tige. • Terre cuite : 1 lampe indigène ; 4 fusaïoles (fig. 35, n° 4 à 7) ; 2 rondelles en CNT ; 2 rondelles dans amphore de Marseille ; 3 rondelles dans dolium (fig. 35, n° 2) ; 1 demi-rondelle percée dans CNT ; 1 demi-rondelle dans dolium avec percement inachevé ; 1 anse d'amphore étrusque réutilisée comme pilon ; 1 paroi de four (?) ; 4 fr. de chenets décorés (fig. 31, n° 3) ; 1 paroi de four (?) avec incisions orthogonales à l'intérieur. • Terre crue : fragments de torchis avec empreintes de clayonnage ; 4 tores retrouvés en place côte à côte sur le sol 20 de 101 1 (fig. 31, n° 1). • Os : 1 poinçon (fig. 31, n° 20). • Pierre : 1 petit couvercle circulaire taillé dans une lause (diam. 1 1 cm) ; 1 fr. de stèle ; 1 extrémité de pilon en pierre dure ; 1 galet utilisé comme broyeur ; 4 lissoirs ou aiguisoirs en schiste ; 1 fr. de molet e en basalte ; 1 fr. de meule en grès molassique ; 1 éclat de silex ; 1 fr. de quartz. • Verre : 1 perle côtelée en verre bleu (fig. 31, n° 21). • Graffiti: 1 cercle pointé sur amphore étrusque (fig. 26, n° 7) ; un lambda (?) et un triangle hachuré sur amphore massaliète (fig. 26, n° 15 et 14). 282 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 19 Zone 122, surface 25. Restes de construction de la phase VD: muret de soutènement "Be" et mur "Bc" limitant au nord la pièce 101 1 (vue prise du nord). La phase V E malgré de nombreuses modifications de détail, durant tout le deuxième Age du fer. A la fin de la phase VE, la maison 1011-1012 est détruite par incendie : les niveaux correspondants seront étudiés à part (voir § 5.). Si"An" les deux à l'estlimites et le principales passage 17-143-13 que forment à l'ouest le rempart 4.1. RECONSTRUCTION DE LA MAISON 1011-1012 La maison 1011-1012 fait l'objet d'un remaniement global dès le début de la phase VE. La plupart des murs sont arasés seuls subsistent le mur "Cj" et son prolongement "Cs" à l'est, et le mur "Cx" à l'ouest. Dans la pièce 1012, un puissant niveau de destruction (c.23), fait de pierres (blocs de 10 à 30 cm de long) liées par un limon très meuble, recouvre l'ensemble du sol précédent et les restes de l'ancienne façade sud ("Ct"). : continuent de structurer le quartier, d'importantes modifications architecturales interviennent vers 420 : la maison 10111012 précédemment décrite est profondément remaniée, et deux autres bâtiments sont construits dans des espaces jusqu'ici ouverts (044, 161 et 11), tandis qu'un passage ouest-est (142) est créé pour accéder aux nouvelles habitations (fig. 40). L'ensemble de ces travaux témoigne d'une occupation plus dense et dessine une trame urbaine qui se perpétuera, STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 283 I 20 Série de tores en torchis retrouvés sur le sol 20 de la salle 1011. ■ 21 Silo 18c-d-e appartenant au premier état d'occupation de la salle 101 1, durant la phase VD (vue prise de l'est). : Dans les pierres sont aussi incluses des poches de gravier et de sable, et des lentilles de charbon accompagnées de nombreux tessons correspondant à des rejets domestiques (c.23a). Ce niveau de remblai se prolonge au sud dans l'espace 142 qui fonctionne désormais comme passage (142-C.20 : infra). Les transformations de l'architecture sont de plusieurs types : - au nord, le mur "Bg" est arasé et l'on construit un nouveau mur aveugle (mur "o") à 65 cm en retrait vers le sud, en même temps que les angles avec les murs "Cj" et "Cx" sont rebâtis ; - au sud-ouest, le tronçon "Cp" est remanié et le mur "Dq" se surimpose à lui ; - au sud, une nouvelle façade est créée le long du passage 142 mur "Dl" ; la porte d'entrée reste à la même place que précédemment, dans l'angle sud-ouest de 1012, entre "Dl" et "Dq" ; - à l'intérieur de la maison enfin, le refend "r" est lui aussi arasé, et un autre mur, décalé de 70 cm vers le nord, le remplace (mur "q") : une lacune dans ce mur permet de supposer l'existence d'une porte d'un peu moins d'un mètre de large. L'ensemble de ces constructions dessine une nouvelle maison à deux pièces en enfilade, dont le plan est semblable à celui de la maison précédente (fig. 32), mais avec une répartition différente de l'espace, les surfaces des deux salles étant désormais plus équilibrées : 10,6 m2 pour 1012, 14,1 m2 pour 1011 (intra muros), soit une surface totale utile de 24,7 m2. Après construction, un remblai de terre, contenant peu d'inclusions, est étalé dans les deux pièces (c.20 en 1012, cl 7 en 1011) pour établir les sols en terre battue de l'habitation (s. 19a en 1012 et s. 16 en 1011). Ces sols n'ont guère livré de traces antérieures à l'incendie qui clôt l'histoire cette maison et dont les restes sont étudiés plus loin (voir § 5.) 284 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. ; : 122 Secteur 1012 traces d'occupation de la phase VD. A gauche, silo 2424a ; à droite mur "r" (premier état) au centre, sol 26a avec trou de poteau et foyers en angle (deuxième état) [cliché pris de l'est]. 4.2. CREATION DE LA MAISON 1 1 : Dans l'espace ouvert qui séparait précédemment la maison 1011-1012 du rempart "An", est créée une habitation formée d'une pièce (maison 11). Cette pièce, de 5,7 m sur 3 m environ (surface utile 17 m2), est limitée - à l'ouest par le mur "Cj" construit au début de la phase VD, donc quelques décennies auparavant ; - au nord, par le mur "y", dont ne restent que les assises inférieures en gros blocs ; ce mur prolonge "o" dans le même alignement, ce qui suppose une réfection de l'extrémité nord de "Cj" ; : : - à l'est, par le parement intérieur du rempart ; - au sud par le mur "Do", connu seulement sur un petit segment au centre de la façade. Aucune porte n'a été individualisée : cependant, tout porte à croire que celle-ci prenait place entre le mur "Do" et le rempart au sud de l'habitation en effet se tient un espace découvert (zone 141/113) qui a pu servir de cour complémentaire de la partie bâtie. Cette cour, probablement commune avec la maison 044 (infra), couvre une surface de 18,2 m2 ; on y accédait depuis la rue 17-143-13 en empruntant le passage 142 7. On se souvient que dans la zone 1 1 , plusieurs fosses avaient été creusées à la phase VD : ces fosses sont alors comblées avec de la terre et des pierrailles (c.22a, 22b). Après construction des murs, un remblai vient régulariser toute la surface de la salle (c.22 : terre sableuse de couleur brun-ocre, avec pierres éparses et mobilier archéologique réparti en tous sens). Dans ce remblai sont inclus deux squelettes de nouveau-nés, à proximité du mur "Cj" (fig. 33) : le premier, dans le carré E3, était encore en connexion, posé sur le niveau sous-jacent (surface 23) en position fœtale, et accompagné d'un os d'animal. Le second est plus dispersé à l'intérieur du carré E2, seule restant en connexion une partie de la cage thoracique logée entre deux blocs de la base du mur "Cj", et associée aux fragments d'une petite urne indigène (fig. 44, n° 12). Ce squelette et l'urne semblent avoir été perturbés postérieurement, comme le montre une lacune dans le sol qui surmonte le remblai. Les données strati graphiques indiquent que ce double dépôt funéraire a été effectué sinon au cours du remblaiement (hypothèse que l'on ne peut cependant exclure), du moins très peu de temps après la création de la maison, au plus tard au cours de l'occupation du sol 21, car les niveaux supérieurs (notamment le sol d'argile c.20-surf.l9 du début du IVe s voir Marduel IV, 1 32) ne comportent aucune trace de creusement à l'aplomb des squelettes. Le seul sol rendant compte de l'occupation de la maison 11 au cours de la phase VE est la surface 21, sol de terre battue assez mal conservé (niveau de terre brune avec cailloutis). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 285 4.3. LA MAISON 044/161 : : : : Cette maison, nouvellement créée, est située au sud du passage 142 et de la cour 141/113. Comme la maison 11, elle est appuyée au parement intérieur du rempart "An". Elle est composée de deux pièces indépendantes : l'habitation proprement dite à l'est (zone 044), et un édicule trapézoïdal à l'ouest (zone 161). Les murs qui composent cette bâtis e, tous construits à la phase VE, sont les suivants • pièce 044 - au sud, le mur "De", long de 3,20 m et conservé sur 1 ,80 m # ; - à l'ouest de 044, mitoyen avec l'édicule 16, le mur "Bm-Ck", d'une longueur de 5,90 m ; - au nord le mur "Dg", conservé sur 1,30 m. La porte se trouvait probablement au I 23 Secteur 1012 affaissement des assises de base du mur "Ct" dans le silo 24-24a (vue prise du nord). nord, entre "Dg" et le rempart, donnant sur la cour 141/13. La surface de cette pièce est de l'ordre de 18,3 m2 (fig. 32). blables et de tessons, le tout lié par de l'argile rubéfiée (reprise d'un •pièce 161 foyer antérieur). Le bord ouest de ce radier, qui présente un plan - au sud, le mur "Cl", long de 1 ,6 m ; ar ondi, est délimité par une couronne d'argile jaune pure. Ce foyer a duré - à l'ouest le mur "Cm", long de 3,5 m ; longtemps, son utilisation ayant laissé des traces tout autour sur - au nord le mur "Cn", prolongeant "Dg", long de 3 m. plusieurs sols successifs. Ainsi délimité, l'édicule 161 couvre environ 6 m2 (fig. 36). Il • Foyer 9D : au sud du précédent, ce foyer lenticulaire est constitué de donnait probablement au sud sur un petit espace (163) aménagé dans sa plusieurs lits empilés d'argile brûlée, qui témoignent de réfections partie sud avec un muret de soutènement ("Co"), et bordé par le successives. Il est posé sur le sol 9 et en a cuit la surface supérieure. secteur 162 et la rue 17. • Lentille rubéfiée 8C : grande lentille de cendres et de charbons de bois recouvrant le sol 9 dans les carrés G91 et 92, et mordant en partie 4.3.1. L'occupation de la salle 044 sur les foyers 9A et 9D, pouvant correspondre aux résidus de l'activité de ces deux structures de combustion. Après construction des murs, un premier remblai (c. 1 3) est étalé. • Fosse 8A : cette fosse est située entre le foyer 9D et le mur "Bm". Il Il s'agit d'une couche de terre brune assez épaisse avec cailloutis, s'agit d'une petite dépression arrondie de forme ovale (diam. max. galets et mobilier abondant : ce mobilier est plus ancien que la période 60 cm) et de faible profondeur (25 cm). Une pierre rectangulaire était présentement étudiée (il a été rattaché à la phase VD) et montre la posée en son centre. Elle ne contenait que très peu de mobilier et était reprise de sédiments anthropisés. Sur ce remblai est construite la remplie de terre limoneuse brune. A noter que sa construction est banquette "Di" le long du mur nord ("Dg") : faite de pierres liées à la terre postérieure à celle du sol 9, qu'elle coupe nettement. (10 à 19 cm de hauteur), elle a une largeur moyenne de 0,55 m et la • Four 9C situé contre le mur "Bm-Ck", ce four n'est que très longueur conservée est de 1,30 m (fig. 35). Le sol correspondant partiel ement conservé : à l'ouest, il a été coupé par une rigole creusée (surf. 12) est constitué par le sommet égalisé du remblai et ne porte que peu de traces de vie : quelques charbons de bois épars et un trou de postérieurement le long du mur ; il est détruit en surface au nord et à l'est. Seule est connue sa bordure sud, formée d'une paroi d'argile jaune poteau avec calage de pierres dans la partie sud de la pièce. pure se présentant en arc de cercle. Cette bordure est très arasée Au cours de la même phase, plusieurs remblais ponctuels puisqu'elle ne subsiste que sur 1 à 2 cm de hauteur. La sole est conservée rehaus ent le sol : au sud, chape de limon brun-jaune homogène (cil) ; au sur une moitié de sa surface originelle : elle est faite d'argile lissée nord, couche de terre brune avec de nombreuses pierres, plus épaisse fortement rubéfiée et durcie. L'établissement de ce four est (cl 1A), rattrapant un léger dénivelé ; sur toute la pièce, série de sols immédiatement antérieur à la constitution de la couche 10, qui vient buter contre construits lités, avec alternance de limon gris et d'argile jaune (c.10) sa paroi sud ; mais nettement antérieur à la construction du four 9B, dont la surface supérieure constitue le sol 9. situé non loin au nord, et dont la mise en place a sans doute occasionné Le sol 9 comporte plusieurs aménagements (fig. 34) la disparition de la partie septentrionale de 9C. Au-dessus de la sole se • Foyer 9A : foyer construit fait d'une sole d'argile rougie et tenait une mince couche de cendres pures, résidu de la dernière profondément brûlée, établi sur un épais radier de morceaux de foyers semutilisation du four. 286 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. : 24 Salle 101 1 sol d'occupation du deuxième état de la phase VD. A gauche, recharges de sol 18a et 18b ; à droite, foyers construits superposés 18i et 18h (vue prise du sud). fragments de foyers, cendres, grosses pierres) pris dans une matrice de limon brun, viendra sceller toutes ces structures à l'occasion d'une réfection de la pièce. 4.3.2. L'édicule 161 (fig. 36) Le sol de base de l'édicule est une surface de terre battue (s.29) située au niveau de la base des murs, faite de terre compactée, et comportant une légère dépression le long du mur "Cn". Cette dépression, qui a la forme d'une rigole à section en "u", est remplie de terre brune (c.28a). Le tout est recouvert par un remblai (c.28) composé de terre brune et de cailloutis, qui permet une réfection du sol. La sédimentation de ce dernier (c.27) se présente comme une mince couche de limon noirci par d'abondants petits charbons de bois. La surface 26, au sommet de cette couche, correspond au dernier sol de l'édicule. Elle est recouverte par un puissant niveau de destruction (c.25 : jusqu'à 70 cm d'épaisseur) couche de terre brun clair contenant des fragments d'adobes, concentrés notamment à la base de la couche et dans les coins de la salle, sans organisation particulière. : • Four 9B : le four 9B est situé entre le four 9C et la banquette "Bi", dans l'angle nord-ouest de la pièce (fig. 35). Le fond était appuyé au mur "Bm-Ck". Ce four est limité par une paroi d'argile jaune, de 2 à 3 cm d'épaisseur, rougie par le feu à sa surface intérieure ; l'élévation de cette paroi est conservée sur 2 à 10 cm à l'ouest ; dans sa partie la mieux conservée, elle amorce un léger surplomb. Le plan du four est ovale, et la bordure est connue sur toute sa longueur originelle. La porte se situait à l'est, où l'on remarque un épaississement des parois de part et d'autre de l'ouverture. Le tout était intégralement rempli de cendre pure, à laquelle étaient mêlés des fragments de paroi, et surtout une quinzaine de morceaux de plaque d'argile percée de petits trous régulièrement espacés, correspondant à l'effondrement d'une plaquegril située dans ou sur le four. Le tamisage des cendres a permis de recueillir un grand nombre d'éclats d'os d'animaux calcinés qui pourraient être liés à une cuisson de viande. La sole du four est constituée d'une plaque d'argile brûlée, profondément cuite, de couleur grise, dure et bien conservée. A la fin de la phase VE, un puissant remblai (couche 8) à base de matériaux de destruction (fragments d'adobes grises, plaques d'argile, STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 287 : : : : 25 Céramiques de la phase VD (-440/-420). N° 1 à 4 attiques ; 5 à 7 pseudo-attiques ; 8 à 21 claires peintes ; 22 et 23 claires non peintes. 288 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. ) 1012-24 122-24 0 5 cm 10 1502-04/3 20 1012-24a Q f 044-13 8 1012-24 1012-24a 122-24 1011-19 13 044-13 ^J^ 044-13 19 20 21 22 02-04/3 27 1011-18cde 17 16 18 23 24 i!14" 28 29 1012-26 14 25 26 * 31 32 34 : : : : 26 mortiers Céramiques massaliètes de la phase ; 14 VD à 34(-440/-420). amphoresN°massaliètes. 1 à 4 grises monochromes ; 5 et 6 tournées à gros dégraissant ; 7 à 9 amphores étrusques ; 10 à 13| STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 122-24 1012-24a 1011-18 1012-24a 2-24a ^^ V 161-30 ^^^ 143-25 5 1012-26 1012-24 1012-26 11 1012-24 10 cm 1012-24 143-25 8 10 5 ^^^ 1012-24 16 289 15 13 1012-26 1011-19 12 20 1011-18cde 15 14 17 1011-18cde 18 19 044-13 20 27 Céramiques de la phase VD (-440/-420). N° 1 à 21 amphores massaliètes. : 044-13 21 02-04/3 290 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 02-04/3 : 28 Céramiques de la phase VD (-440/-420). N° 1- à 7 urnes non tournées. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 291 122-24 1011-19 - -==_ l ^ —t 7 044- 1 3 8 : : 29 Céramiques de la phase VD (-440/-420). N° 1 et 2 urnes rhodaniennes ; 3 à 9 coupes et jattes non tournées. 292 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. o o o o o o o 1012-24 : 30 Céramiques de la phase VD (-440/-420). N° 1 à 5 doliums. Notons que les murs nord et sud de la maison sont alors arasés, mais que le mur "Cm" à l'ouest sera repris plus tard (début du IVe s.) dans la construction d'une nouvelle salle (zone 161 : voir Marduel IV, 130, fig. 85 A). 4.3.3. Le secteur 163 Au sud de l'édicule 161 se tient un minuscule espace en contrebas de la rue 17, limité à l'ouest par un muret bas ("Co"). Cet étroit secteur, de fonction peu claire, a pu servir de drain. Il est comblé de sieurs couches de remblai ou de colluvion : successivement c.28 (terre grise meuble), c.27 (même sédiment avec petits galets et éclats de pierre), c. 26 (cailloutis compact). 4.4. LES ESPACES DE CIRCULATION ET AUTRES ZONES EXTÉRIEURES Deux rues fonctionnent désormais dans le quartier concerné par le Chantier Central : STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 293 31 Objets divers de la phase VD (-440/-420). - la rue 17-143-13, de direction sud-nord, légèrement oblique par rapport au rempart, à laquelle se rattache le secteur 162 au sud-est ; - une ruelle en impasse de direction ouest-est (zone 141), partant de la rue précédente, et aboutissant à l'espace 113 (cour). A noter que ces deux rues, bien que leurs limites varient légèrement, perdurent ensuite jusqu'à l'époque romaine (rues 17/13 et 14). La stratigraphie de ces passages est simple : alternance de recharges de cailloutis (éclats de calcaire) et parfois de galets de rivière (transportés depuis le Gardon), et de couches limono-sableuses formées par sédimentation et alluvionnement naturel (fig. 46), et contenant un mobilier très fragmenté provenant de rejets domestiques : - dans le secteur 17 : successivement s. 24, c.23, s. 22, c.21 ; - dans le secteur 162 : s.30, c.29, s.28, c.27 et 26, s.25 ; - dans le secteur 142 : c.20, s. 18b, c.17 ; - et dans le secteur 143 : s.22, c.21, s.20, c.19, s.18, c.l7a et 17. Plusieurs de ces couches et surfaces n'existent que ponctuellement, et les connexions entre la stratigraphie des différents secteurs ne sont pas systématiques. Dans la partie nord de la fouille, deux zones (122 et 1212) situées à l'arrière des salles 1011 et 11 ne livrent pas de traces d'occupation caractérisées et devaient probablement correspondre à des espaces ouverts. Aucune couche contemporaine de la phase VE n'a été retrouvée dans la zone 122. Par contre, dans la zone 1212, située plus bas, contre le rempart, un niveau de remblai (c.36) vient colmater des murs de soutènements antérieurs. Il s'agit d'une couche de terre brune charbonneuse, avec mobilier épars et fragments de vases en torchis. 4.5. MOBILIER DE LA PHASE V E • Céramique : les niveaux de la phase VE 9 ont livré 15 074 fragments de céramique, dont l'analyse statistique et typologique est donnée dans les tableaux II, VII et VIII. 294 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. XYZABCDEFGH KLM 08 CM CM O CM O ç 3(0 -1m Cx 3 O o Coupe ouest-est 1011 COE 11 -2m -3m -4m 32 Plan schématique des structures mises en place à la phase VE et position stratigraphique des niveaux correspondants. CO£ STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 295 Voici l'inventaire des autres types de mobilier (fr. = fragments]). • Faune : 2 623 os ou fragments d'os ; quelques écailles et arêtes de poisson ; 2 coquillages (cardium). • Bronze : 1 anneau fin ; 2 anneaux plats (fig. 46, n° 16) ; 2 fr. d'anneaux ; 1 fibule de type Tendille 9 (fig. 46, n° 14) ; 1 fibule de type Tendille 11 (fig. 46, n° 13) w ; 1 fibule à pied en forme de ressort (fig. 46, n° 12) U ; 1 fibule à arc en bouclette et pied en forme de ressort (fig. 46, n° 10) ; 1 fibule à arc bombé (fig. 46, n° 9) ; 1 ardillon et 2 fr. de fibule ; 1 arc et un ressort de fibule (fig. 46, n° 1 1) ; 1 pied de fibule n° 17) 18) à; ; bouton 1 1 pince ressortconique à épiler de fibule (fig. ; 46, 2 fr.n° d'une 20) 15) ; ; 1tige 8 tige ardillons à àsection section de fibule ovale quadrangulai(fig. 46, 5cm 10cm 15cm 20cm 25cm : 33 Plan de détail des enterrements de nouveau-nés dans la zone 1 1 (couche 22). : 0 re (fig. 46, n° 19). • Fer : 7 scories ; 2 rivets (fig. 46, n° 24) ; 2 pointe de clou (fig. 46, n° 23) ; 1 fr. de "serpette" (fig. 46, n° 22) ; 1 tige. • Plomb : une plaque repliée en spirale (fig. 46, n° 21). • Terre cuite : 6 rondelles dans des vases non tournés dont 2 percées ; 4 rondelles et trois demi-rondelles taillées dans du dolium dont une à percement inachevé (fig. 45, n° 1 et 2) ; 1 jeton ; 2 fusaïoles (fig. 46, n° 6 et 7) ; 1 peson taillé dans une paroi de dolium (fig. 45, n° 5) ; 1 peson taillé dans un fr. d'amphore de Marseille (fig. 45, n° 6) ; 9 fr. de chenets, la plupart décorés (fig. 45, n° 7 et 8 ; fig. 46, n° 1, 2 et 3) ; 1 plaquette décorée sur les flancs et percée ; 1 autre base de plaquette (fig. 45, n° 3 et 4) U. • Terre crue : nombreux fragments de vases en torchis dont 1 bord de jarre, 1 fragment avec orifice (6 cm de diamètre) et 2 bords de couvercle (fig. 42, n° 31 à 33) ; 1 fr. de sole de four à trou (fig. 45, n° 9) et plusieurs fr. de paroi de four ; 2 fr. de foyer décoré (fig. 46, n° 4 et 5). • Monnaie : 1 obole en argent à la roue, sans légende (11, c.22 ; n° 45 du catalogue général des monnaies du Marduel). • Pierre 1 lissoir sur galet de pierre noire ; 1 silex retouché ; 1 fr. de meule à va-et-vient en basalte ; 1 fr. de molette en basalte ; 1 fr. de meule dormante en grès ; 1 pointe en silex retouchée ; 1 lamelle en silex. • Verre : 1 perle de couleur verte (fig. 46, n° 8). • Ossements humains squelettes de deux nouveau-nés. • Marques : 1 marque peinte sur col d'amphore massaliète (fig. 41, n° 3) ; graffites "K" et "X" sur amphore massaliète (fig. 42, n° 21 et 22). • Divers : 1 branche de corail non ouvragée. : 34 Détail de la partie nord du sol 9 de la maison 044 plan des structures de rangement et de cuisson. Bm/Ck (en grande partie masqué par le mur Az) 296 mort-m CNT NFR nb 90 NFR %/tot 1,04 NFR %/cat 1,53 17 0,2 0,29 5309 61,54 90,14 VAISSELLE a-etr 5890 28 68,27 0,32 100 1,56 a-gre a -ma s 4 1750 0,05 20,29 0,22 97,71 a-pun AMPHORES dolium 9 1791 946 0,1 20,76 10,97 TOTAL 8627 100 0,5 100 Bords Bords Bords Forme nb %/tot %/cat 12 1,85 2,21 urne urne urne sans col urne 11 1,70 2,02 mortier mortier mortier 459 70,83 84,38 œnochoé urne emb.rétrécie urne rhodanienne coupe couvercle fonds 544 83,95 100,00 3 0,46 3,85 amphore amphore 75 11,57 78 26 12,04 4,01 648 100,00 96,15 bord bord bord bord bord bord bord bord amphore demi-amph. amphore 100,00 jarre jarre Eléments représentés 3b 7b, 4f, 1 d 2b, 2f 1f, 1t 8b, 3f 2b 1b, 2f 1b 1c, 145b, 108d 1b 2c, 27b 4c, 184b 94b 154f Figures Fig. 26, n°6 Fig.26, n°5 Py3C Py4 1b, 1a, 5t 2b, 2a, 7t Fig.26, n°8 Fig.26, n°9 Pybd2 Pybd3 Py bd4 Py bd5a Py bd5b Pybd6 Pybd7 Py bd8 ind. ind. ind. 8b 11b 14b 3b 9b 19b 2b 1b 7b, 13f, 64a 1b, 4a 1a Type Dedet 1 a Dedet 1 b Dedet 2 ind. Bats 621 Bats 623a ind. 1c 22b, 11f, 30d Fig. 26, n°10,11,13 Fig.26, n°12 Fig.28, n°2-6 Fig.28,n°1;33, n°1-2 Fig.29, n°3-9 Fig.26, n°16à34 Fig.27, n°1-21 Fig. 30, n°1 Fig. 30, n°2 à 5 Tabl. VI Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VD. 35 Maison 044, sol 9 (phase VE) en cours de fouille extrémité de la banquette "Di" et base du four 9B (cliché pris de l'est). : Catégorie t-g-de Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. cl.-peinte 195 NFR %/tot 1 1,29 NFR %/cat 1,34 1,74 attique 25 0,17 0,22 ps-attique 31 0,21 0,28 pâte-cl. 319 2,12 2,85 Bords Bor4$ %/tot %/cat Forme 20 1,06 2,33 coupe gobelet coupe coupelle coupe carénée plat à marli coupe à anses coupe à anses gobelet caréné cenochoé autre 26 1,38 3,03 coupelle coupe coupe à une anse coupe à anses coupe à une anse coupelle à une anse coupe à anses gobelet à une anse cruche lécythe cruche autre 7 0,37 0,82 Vicup Castulo cup coupe sans tige coupe sans tige Boisai coupe kylix 3 0,16 0,35 kylix coupe sans tige Boisai coupe-skyphos bol autre 11 0,58 1,28 coupe à anses coupelle à une anse urne ampoule cruche cruche cruche cruche autre Eléments Figures ,.:,•• ' w , Catégorie NFR nb gris mono 150 297 - STRATIGRAPHIE DU MARDUEL bord aplati profil en S à bord ourlé Arcelin 2b Arcelin 3b Arcelin 4 Arcelin 5a Arcelin 5b Arcelin 6b Arcelin 8 ind. Bats 235 Bats 323 Bats 41 2 Bats 414 Bats 41 5 Bats 41 7 Bats 426 Bats 452 Bats 542b Bats 552 ind. ind. Sparkes 434-438 Sparkes 469-473 Sparkes 474-482 Sparkes 483-492 Sparkes 532-561 Sparkes 825-842 ind Sparkes 483-492 Sparkes 493-495 Sparkes 532-561 Sparkes 580-61 1 Sparkes 777-808 ind. Bats 414 Bats 41 7 Bats 511 Bats 521 Bats 523 Bats 524 Bats 546 ind. ind. 1b 1b 1b 3b 4b, 1d 2b 5b, 1f, 8a 1f, 1a 1b 2b, 1f, 3d, 4t 9f, 1a, 3d 1b 1b 6b, 2t 2b 1b, 2a 2b 5b, 1f, 3a, 4t 1c 1c 1b 4b, 3a, 5d 1b, 12f, 1a, 29d 2b, 1f 2b, 1f, 1a 1b, 1a 1b, 1f, 1t 1b 2f 1a, 1t 1f 3t 1b 2b, 2a, 1d, 1t 1a 3f, 1a, 1d 2a 1b 1c 1f 1b, 1f, 1a 1f 1b 7b, 6f, 11a 4f, 2a , :f Fig.38, n°22 Fig.38, n°20 Fig.38, n°23 Fig.38, n°21 Fig.38, n°18,19 Fig.39, n°8 Fig.39, n°4,5,6 Fig.39, n°7 Fig.39, Fig.39, Fig.39, Fig.39, Fig.39, Fig.39, Fig.38, Fig.38, Fig.38, Fig.38, Fig.38, Fig.38, Fig.38, Fig.38, n°1,2 n°3 n°10 n°9 n°1 1,12 n° 13 à 17 n°2,4,5 n°3,6,7 n°8 n° 11 n° 10 n°12,13 n° 1,9 n° 16 Fig.38, n°21 Fig.38, n°14,1 5 Fig.39, n°20 Fig.39, n° 19 Fig.39, n° 18 Tabl. VII Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VE. L'incendie de la maison 1011-1012 à la fin la phase V E C9 est à l'extrême fin de la phase VE, vers 400 av. n. è., que la maison 1011-1012 (fig. 32) est violemment détruite par un incendie, qui ne semble affecter que cette seule habitation. 5.1. LA PIECE 1012 Les résidus de cet incendie sont assez bien conservés dans la pièce 1011 (s. 16 et c.15) ; ils ont par contre été repris sous forme d'une couche de remblai dans la pièce 1012 (cl 8- 19). Ce niveau contient de nombreuses pierres, souvent de gros module, provenant de la destruction des structures bâties, ainsi que des morceaux de terre brûlée. Le mobilier, surtout abondant à la base de la couche, est lui aussi en partie rubéfié. 298 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. : En voici l'inventaire : • Céramique : 566 tessons, dont le détail est fourni dans le tableau IX. • Faune : 78 os. • Bronze : 1 scalpiorium (fig. 51, n° 2). • Os 1 poinçon taillé et poli sur os long (fig.51,n°l). • Terre cuite : 2 fr. de chenets dont 1 décoré (fig. 51, n° 3) ; 2 rondelles en CNT dont une percée. • Pierre : 1 fr. de meule à va-et-vient en basalte. 5.2. LA PIECE 1011 5.2.1. Les niveaux incendiés 36 Situation de l'édicule 161 dans l'angle de la zone 16 (cliché pris du sud). : 37 Rue 17-143-13 coupe stratigraphique sud-nord de l'accumulation des niveaux de circulation du milieu du Ve s. av. n. è. au Ier s. de n. è. dans le secteur 143. Dans la pièce 1011, les restes incendiés ont été conservés à l'intérieur des murs (mur "q" au sud, avec porte, "Cj" à l'est, "o" au nord, "Bg-Cx" à l'ouest) (fig. 32). Cependant, diverses observations faites en cours de fouille et lors de l'étude du mobilier indiquent que des perturbations ponctuelles ont modifié la disposition de certains éléments après l'incendie, notamment dans la partie centrale de la pièce. Ces perturbations, sans doute liées à des essais de récupération de mobilier, ont dispersé les fragments de plusieurs vases et largement remanié les restes de toiture (branches carbonisées, terre brûlée) effondrés sur le sol. Ce qui subsiste en place permettra néanmoins de proposer une répartition fonctionnelle pour la quasi-totalité des aménagements et des objets. Au moment de son incendie, la pièce est aménagée comme suit : le sol, bien plan, est en terre battue, sans enduit. Les murs, dont au moins la base est construite en pierres liées à la terre, sont enduits de terre fine de couleur jaune, sur 2 à 5 cm d'épaisseur. L'épiderme de cet enduit garde les traces très nettes du feu (pellicule rougie ou noircie) ; des surfaces importantes sont conservées en place sur les murs "Cx" et "o". Deux trous de poteau sont disposés à l'aplomb STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 299 22 23 du parement du mur "q" : l'un au niveau du piédroit de la porte, l'autre au centre du tronçon concerné. Par ailleurs, une concentration de charbons de bois est observée dans l'épaisseur du même mur, et indique peut-être la présence d'une pièce de bois fichée dans le solin. Dans le coin nord-est de la pièce, une banquette repose sur le sol. Sa construction s'est faite en deux étapes : une banquette rectiligne ("Dj"), faite de pierres assez grosses liées à la terre, court d'abord contre le mur "Cj", sur une longueur de 1,60 m pour 0,40 m de large. Ensuite, un : : : 38 Céramiques de la phase VE (-420/-400). N° 1 à 13 attiques ; 14 à 17 pseudo-attiques ; 18 à 23 grises monochromes. longement en angle droit (banquette "s" : longueur 1,25 m, largeur 0,45 m) est construit contre le mur "o", tandis que le bâti précédent est élargi d'une vingtaine de centimètres par un doublement en petits moellons. L'ensemble est alors enduit d'argile, face supérieure comprise. On n'a observé aucun autre aménagement immobilier, et notamment aucun foyer sur la surface de la pièce. La couche 15, dont la formation est consécutive à l'incendie, est principalement constituée de charbons de bois et de sédiment brûlé, dans lequel on relève la présence de 300 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 1012-23 02-04/2 : : 39 Céramiques de la phase VE (-420/-400). N° 1 à 17 claires peintes ; 18 à 20 claires non peintes. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 301 02-04/2 121-34 0 5 10 cm _ 15 20 143-21 éf 02-04/2 161-25 143-19 8 02-04/2 ^^ 9 10 12 : : 40 Céramiques de la phase VE (-420/-400). N° 1 à 5 tournées à gros dégraissant ; 6 à 12 mortiers massaliètes. 302 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. \ 14-17 121-34 044-8 1012-20 17-21 121-34 6 1012-23 121-34 8 %121-34 121-34 10 142-20 17-23 10 cm 11 142-20 12 17-21 13 14 143-19 142-20 143-19 16 17 15 \ 161-28A 143-19 121-34 19 18 20 V161-27 121-34 162-26 22 I 41 Céramiques de la phase VE (-420/-400). N° 1 à 23 amphores massaliètes. : 21 15 23 20 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL V^ V^ \- 02-04/2 TV 8P o^L 02-04/2 303 \ 02-04/2 ST. 10fj 02-°4/2 11 ^ 161-25 19^^A ^^ ^ 161-25 162-29 20 ^B 162-2 25 02-04/2 24 162-29 121-34 02-04/2 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. : I 43 Céramiques de la phase VE (-420/-400). Céramiques non tournées. N° 1 à 3 urnes rhodaniennes ; 4 à 8 urnes. : 304 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 305 18 (ech.1/1) : : : : I 44 Céramiques de la phase VE (-420/-400). Céramiques non tournées. N° 1 à 10 coupes ; 1 1 et 13 décors ; 12 urne ; 14 à 18 couvercles. 306 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. toiture. En revanche on remarque que la couche 15 contient assez peu de pierres, ce qui indiquerait que les murs ne se sont pas complètement effondrés et que les blocs ont pu être en grande partie récupérés lors des reconstructions ultérieures. Quelques dalles de pierres (qui figurent sur le plan fig. 47) se trouvent au contact du sol mais ne semblent pas constituer un aménagement particulier. Notons enfin que de nombreuses graines de céréales étaient incluses dans le niveau 15, et qu'une concentration particulière a été observée dans la partie nord-ouest de la pièce (fig. 47). 5.2.2. Le mobilier de la couche d'incendie I 45 Objets en terre de la phase VE (-420/-400). plusieurs fragments de briques (pas assez en tout cas pour supposer une élévation des murs faite uniquement de ce matériau) et quelques éléments de torchis (la description détaillée de ces vestiges en terre crue est fournie infra, § 6.2.). Les fragments de bois carbonisés sont en général très dispersés et morcelés : on distingue cependant des pièces (certaines équarries) de 6 à 8 cm de section, et par ailleurs des branches émondées de 2 à 3 cm de section, parfois encore disposées parallèlement ; il s'agit de poutres, et d'un lattis qui était lié ou posé dessus (fig. 49), l'ensemble supportant sans doute une couche de terre pour former la Un mobilier abondant a été recueilli à la base de la couche 15 et sur le sol 16(1 122 tessons de vases, 20 objets en diverses matières et 85 éléments de faune). On en donne ci-dessous la description et la position, sous forme d'un inventaire où chaque pièce comporte un numéro d'ordre renvoyant au plan de répartition (fig. 47). • Céramique tournée fine (fig. 52) 1 - fragment de vase attique à figures noires. Ce tesson isolé, qui appartient à une coupe à figures noires tardive, datable de la première moitié du Ve s. l3, constitue dans ce niveau un élément résiduel [carré TA]. 2 - 1 anse de coupe en céramique grise monochrome. 3 - 1 bord d'assiette en céramique claire peinte. 4 - 1 fond annulaire à pâte claire. 5 - 1 ampoule de Marseille à pâte claire dont ne manque que l'anse [carré B4]. 6 - 1 petite cruche à embouchure ronde à pâte claire, fragmentée mais complète et retrouvée groupée contre le mur "Cj" [carré D3]. • Amphores (fig. 52) 7 à 11 - 5 bords d'amphores massaliètes de type 7 et 8, dont un élément de col dans le carré A3 (n° 10). 12 à 17 - 6 anses d'amphore massaliète. Ajouter en divers points de la salle 75 tessons d'amphores de même type. 18 - 1 fragment d'amphore étrusque. • Céramique non tournée La céramique non tournée fine comprend en tout 758 fragments de vases. Les trois quarts de ces tessons peuvent être attribués à des pièces plus ou moins reconstituables, dont voici l'inventaire : - Urnes (fig. 53 à 56) 19 - partie haute d'une grande urne (diam. 31 cm) [dispersée dans le carré C4]. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 307 02-04/2 142-20 142-17 044-8 19 1012-20 1 46 Objets divers de la phase VE (-420/-400). : 20 - bord et décor d'une grande urne (diam. 25 cm) [carré D2]. 21 - grande urne lissée, d'une contenance de 22,2 litres [en majorité dans les carrés D2-D3, une partie en B4]. 22 - partie inférieure d'urne lissée à fond creux, réutilisée après égalisation des cassures [carré Z4] (fig. 48). 23 - grande urne peignée à décor de chevron simple imprimé au peigne ; contenance 22,2 litres [dispersée dans le quart nord-est de la pièce]. 24 - grande urne lissée, inornée ; le fond manque ; contenance 21,4 litres [2 groupes de fragments dans des zones très éloignées carrés C3 etZ4]. 25 - petite urne lissée, décorée d'un chevron simple imprimé au peigne ; contenance 2,2 litres [groupée dans le carré C4 ; probablement posée primitivement sur la banquette "s"]. 26 - urne lissée de taille moyenne, inornée ; contenance 1 1 ,2 litres [très dispersée dans le quart nord-est de la pièce]. 27 - très petite urne à panse rugosée et décor d'impressions ovalaires, contenance 0,17 litre [en deux fragments, dans le carré A5]. 28 - petite urne à panse peignée, décorée d'un double chevron imprimé au peigne ; contenance 2,4 litres [carrés C5 et C3]. 29 - petite urne à panse peignée à décor d'impressions au peigne ; contenance 1,2 litre [groupée dans le carré Z5]. 30 - grande urne lissée décorée d'une onde incisée ; contenance 14,4 litres [dispersée dans le carré C3]. 31 - urne lissée à deux anses, inornée, fond creux ; contenance 7,5 litres [carrés B5 et C4]. - Cruche (fig. 55) 32 - cruche à ouverture trilobée, lissée, fond annulaire bas ; contenance 4,6 litres [groupée dans le carré D2, à l'angle des murs "Cj" et "q"]. - Coupe (fig. 55) 33 - coupe lissée à bord convergent et fond plat [sur la banquette, dans le carré D5]. - Couvercles (fig. 54 et 55) 34 - petit couvercle [carré Z4]. 35 - même forme, un peu plus grande [carré Z4]. 36 - bord de même forme [carré C3]. 37 - bord de couvercle. • Doliums (fig. 56 et 57) En tout 262 fragments, dont : 38 - bord d'un petit dolium décoré d'un cordon digité [carrés B5 et C4]. 39 - partie supérieure d'un petit dolium à cordon incisé ; contenance estimée 80 litres [dispersé dans les carrés C2 et C3]. 40 - dolium reconstituable ; deux cordons lisses ; contenance 166 litres [deux groupes de fragments : carré C4 et carrés C2-D2]. 41 - partie supérieure de petit dolium à cordon lisse ; contenance 58 litres [dispersé dans les carrés C4 et D4]. 308 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 1m : I 47 Niveau d'incendie de la pièce 101 1 (couche 1 5, fin de la phase VE) plan des structures et répartition des mobiliers. Les numéros renvoient au catalogue descriptif des céramiques et des objets. • Objets en pierre (fig. 58) 42 - table rectangulaire de meule en basalte, retrouvée en place le long du mur "q", dans le carré A2. Ce type de table appartient soit à une meule à va-et-vient à molette ovale de type évolué, soit plus probablement, vue sa taille, à une meule à fente du type dit "d'Olynthe". Notons que la molette correspondante n'a pas été retrouvée. 43 - fragment de lame de silex. 44 et 45 - deux couvercles taillés dans des dalles de calcaire, diamètres 22 et 17 cm. Les faces sont brutes, la taille ne concernant que le pourtour. Les deux exemplaires sont munis d'encoches latérales de préhension. Très probablement destinées à la couverture des grosses urnes [carrés B4 et B5]. 46 - 1 lissoir sur galet de roche dure [carré Z5]. • Objets en terre (fig. 58) 47-1 fragment de chenet décoré. 48 à 50 - trois tores en torchis [deux exemplaires sont voisins dans le carré B3, le troisième dans le carré Z4]. • Objets enfer (fig. 59) 51 et 52 - deux anneaux (diam. 6 et 3,5 cm) retrouvés côte à côte [carré C4]. 53 - trois brides soudées entre elles par la rouille. 54 et 55 - un clou et une pointe de clou [carré B4]. 56 - un anneau tubulaire, peut-être un bracelet [carré B4]. 57 - un talon conique avec rivet de bronze : soit talon de lance, soit outil fouisseur [carré Z4]. 58 - herminette à douille, à tranchant courbe [carré B4]. • Objets en bronze, en bois et en os (fig. 59) 59 - ardillon et ressort de fibule en bronze. 60 - fragment de spatule en bois, carbonisé. 61 - bois de cerf portant trace de découpe (probable matière première) | [carré Z5] (fig. 48). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 309 I I 48 Vue de détail du mobilier en place à la base de la couche 15, le long du mur "Bg-Cx" de la pièce 101 1 (cliché pris de l'ouest). 5.2.3. Observations sur la nature du mobilier et fonctions de la pièce Comme il a été précédemment indiqué, des perturbations et récupérations dont il est difficile de préciser l'ampleur ont eu lieu après l'incendie ; on ne peut ainsi garantir que nous disposons de tout le mobilier présent au moment de l'événement, ni connaître avec assurance son emplacement. Il existe cependant des probabilités, voire quelques certitudes, sur l'équipement et les fonctions de la pièce. 49 Détail de poutre et de clayonnage carbonisés retrouvés dans la couche 15 de la salle 1011 (carré Z4). En ce qui concerne la céramique, et abstraction faite des tessons isolés, il est assuré que ce local contenait au moins, lors de sa destruction, trois doliums, dix urnes non tournées de diverses dimensions (trois grandes de 21 à 22 litres, trois moyennes de 7,5 à 14 1, et quatre petites de moins de 2,5 1), une cruche, trois couvercles et une coupe non tournés, auxquels il faut ajouter un fond d'urne, retaillé en forme de jatte ; enfin deux vases tournés à pâte claire (une cruche et une petite olpé). Un dolium et deux grandes urnes supplémentaires sont possibles car il a été trouvé des 310 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. Catégorie NFR nb t-g-de 56 NFR %/tot 0,37 NFR %/cat 0,5 mort-m 19 0,13 0,17 10406 69,03 92,9 VAISSELLE 11201 a-etr 26 74,31 0,17 100 0,84 a-gre a-mas 0,01 20,22 0,06 98,8 CNT 2 3048 7 a-pun 2 a-autres AMPHORES 3085 dolium 788 intrusions TOTAL 1 15074 Catégorie gris mono cl.-peinte pâte-ci. CNT NFR nb 2 1 8 472 VAISSELLE a-mas a-pun AMPHORES dolium TOTAL 0,05 0,01 20,47 5,23 1 100 0,23 0,06 100 100 Bonis Bords Bords Forme nb %/tot %/cat 0,70 urne 6 0,32 urne autre 10 0,53 1,17 mortier mortier mortier mortier mortier 774 40,97 90,32 urnes rhodaniennes urnes décors d'urnes coupes couvercles fonds préhensions 857 45,37 100 3 0,32 4,11 amphore amphore amphore amphore 1 0,05 1,37 70 7,51 95,89 amphore amphore demi amphore amphore bord bord bord demi-amph. bord bord demi-amph. bord amphore demi-amph. amphore 73 27 1 1889 7,83 2,9 0,11 100 100 100 bord bord bord bord bord jarre amph. massa. NFR NFR Bords Bords Bords %/tot %/cat nb %/tot %/cat Forme 0,35 0,41 1 2,13 2,27 urne 0,18 0,21 1 2,13 2,27 cruche 1,41 1,66 0 0 0 coupe 83,39 97,72 42 89,36 95,45 couvercle urne autre coupe 483 85,34 100 44 93,62 100 51 9,01 98,08 1 2,13 100 bord amphore 1 0,18 1,92 0 0 0 amphore 52 9,19 100 1 2,13 100 31 5,48 0 2 4,26 0 jarre 566 100 47 100 Type Dedet 1 a Dedet 1 b ind. Bats 621 Bats 622 Bats 623a Bats 633 ind. Eléments représentés 2b, 1f 4b, 5f 1f 2b 2b 3c 2b 1b, 3f 26b,1f 1c,335b 122d 5c,336b 2c,77b 253f 17a Figures Fig.4O, n°4-5 Fig.40,n° 1,2,3 Fig.4O, n°8,9 Fig.4O, n°6,7,12 Fig.4O, n°11 Fiq.4O, n°10 Fig.43, n° 1,2,3 Fig.43, n°4-8 Fig.44, n°12 Fig.44, n°1-10 Fig.44, n°15-18 Fiq.44, n°14 Py3C Py4 Py4A ind. 1b, 1a, 4t 1b, 10t 1b, 3t 1f Fig.42, n°23 Bertucchi 3 Bertucchi 4 Bertucchi 4A Bertucchi 6 Pybd2 Pybd3 Py bd4 Pybd5 Pybd5a Pybd6 Pybd6 Pybd7 ind. ind. ind. 1b 1b 1b 2b 3b 5b 8b 1b 13b 20b 1b 3b 7b, 6f, 55a 4b, 6f, 34a 1a Fig.41,n°1-23 Fig.42, n°1 -20 Garcia bd2a Garcia bd2b Garcia bd3 Garcia bd4 Garcia bd5 ind. Pybdi 2b 1b 2b 2b 1b 19b, 12f, 31d 1b Type Arcelin 9b Bats 532 ind. Eléments représentés 1b 1b 1f 3b 23b, 16d 10f 16b Py bd5a ind. ind. 1b 1a 1a ind. 2b, 1f, 2d Fig.42, n°24-29 Fiq.42, n°30 Tabl. VIII Données typologiques et quantitatives sur la céramique de la phase VE. Tabl. IX Données typologiques et quantitatives sur la céramique des couches 18 et 19 de la salle 1012 (niveau d'incendie de la fin de la phase VE). STRATIGRAPHIE DU MARDUEL restes conséquents de ces vases. En sens inverse, la présence d'amphores entières est douteuse, ce type de céramique n'étant représenté que par des tessons dispersés, avec peu de recollages. On peut exclure aussi la présence dans cette pièce de vases en torchis qui auraient certainement laissé des traces. L'équipement céramique ainsi reconstitué évoque incontestablement une fonction dominante de stockage pour des grains, éventuellement des liquides, idée renforcée par l'extrême rareté des coupes (1 seul exemplaire). Outre les doliums, les grandes urnes de 21 à 22 1 jouaient probablement ce rôle ; on imagine mal en effet que ces grands vases relativement fragiles, très lourds quand ils étaient pleins notamment de liquide, aient pu être facilement déplacés et manipulés, et leur forme haute se prête mal à la cuisson. La petite urne n° 27 (0,17 1) a vraisemblablement servi de mesure : la présence de récipients de ce type est attestée dans des greniers contemporains au Pègue et à Gailhan ; la petite olpé à pâte claire ("ampoule de Marseille"), retrouvée à proximité, a pu jouer le même rôle. Les couvercles de céramique ou de pierre (utilisés sur les urnes comme l'indiquent leurs dimensions) correspondent bien aux nécessités de la conservation. 311 grosse urne petite urne autre forme CNT 50 Schéma de répartition des principaux types de mobilier dans la couche d'incendie de la pièce 1011 (couche 15, sol 16). La contenance totale des trois doliums est de l'ordre de 300 litres. La contenance des urnes est proche de 100 1 si on cumule les grandes et les moyennes, en laissant de côté l'urne à anse et les petites urnes, plus probablement destinées à la cuisson et à la conservation temporaire ; la capacité de stockage attestée est donc proche de 400 1. On peut rapprocher ce chiffre des observations faites à Gailhan pour une maison contemporaine (Dedet 1987) ; dans ce cas les doliums, plus nombreux mais plus petits, totalisent une contenance de 374 1, et les urnes 150 1 au maximum, mais il faut y ajouter des vases en torchis dont la capacité n'a pu être estimée. Sachant que la consommation quotidienne de céréales d'un adulte se situe selon les sources et les époques entre 400 g et 1 000 g, soit entre 146 et 356 kg par an, sur une base de 1,4 1 par kg, on peut apprécier les réserves nécessaires à un individu dans la fourchette — large — de 204 à 510 1. En toutes hypothèses le mobilier céramique présent dans la pièce 1011 du Marduel paraît insuffisant pour contenir les réserves annuelles d'une famille (auxquelles il 51 Objets des couches 18 et 19 de la salle 1012 (niveau d'incendie de la fin de la phase VE). faudrait éventuellement ajouter les semences). Un correctif doit cependant être apporté : si des graines sont dispersées 312 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. : 52 Céramiques de la couche 1 5 de la pièce 1 01 1 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Vases tournés et amphores (les numéros renvoient au catalogue). sur l'ensemble de la surface de la pièce, une forte concentration est observée dans la partie nord-ouest (fig. 47) ; or cette zone est pauvre en céramique et ne comporte notamment aucun fragment notable de dolium : on ne peut donc exclure le stockage de quantités appréciables dans des sacs ou couffins qui n'auraient pas laissé de traces discernables. Rappelons enfin que les fosses-silos dans la maison antérieure (phase VD) avaient une capacité de l'ordre de 1 350 et 2 000 1, ce qui tend à indiquer que les conteneurs en céramique, doliums et urnes, n'étaient prévus pour contenir qu'une petite partie d'une récolte annuelle. Des prélèvements de graines ont été opérés dans la partie ouest de la salle, et analysés par Ph. Marinval (1988, tabl. p. 75 et fig. 7). Il apparaît que les échantillons étudiés contiennent presque exclusivement de l'orge {Hordeum vulgare), soit 7 000 grains d'orge pour une dizaine de grains de blé (blé tendre et amidonnier) et quelques dizaines de graines de plantes adventices (avoine stérile et ivraie). Cette homogénéité déjà observée dans des ensembles clos à Martigues et au Pègue surprend dans un petit grenier domestique où la multiplicité des récipients laisse penser, a priori, à une diversité des aliments en réserve. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 313 20 0 5 10 cm 15 20 27 31 : 53 Céramiques de la couche 15 de la pièce 101 1 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Urnes non tournées (les numéros renvoient au catalogue). Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. VV\ 54 (les Céramiques numérosderenvoient la couche au 1 catalogue). 5 de la pièce 1 01 1 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Urnes et couvercle non tournés : 314 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 315 35 36 37 30 0 5 10 cm 15 20 22 32 : 55 Céramiques de la couche 15 de la pièce 101 1 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Vases non tournés (les numéros renvoient au catalogue). 316 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 24 41 38 10 cm 15 20 : 56 Céramiques de la couche 1 5 de la pièce 1011 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Urne et doliums (les numéros renvoient au catalogue). En dehors du stockage, la pièce servait aussi à certaines préparations alimentaires : en témoigne la meule présente dans l'angle sud-ouest qui semble à son emplacement de fonctionnement. Cependant cette salle ne comporte pas de traces de cuisson. Elle ne semble pas non plus destinée à la consommation des aliments : une seule coupe attestée, peu STRATIGRAPHIE DU MARDUEL cm 317 40 : 57 Céramiques de la couche 15 de la pièce 101 1 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Dolium (le numéro renvoie au catalogue). de vaisselle fine ; les deux cruches retrouvées sont d'ailleurs à proximité de la porte (n° 6 et 32) : peut-être étaient-elles utilisées dans la salle 1012 et rangées dans la salle voisine. Le mobilier non céramique de la pièce ne forme pas un ensemble cohérent susceptible de traduire une fonction précise : matière première (bois de cerf), objets de fer disparates dont certains, retrouvés sur une faible surface (n° 5 1 à 56), pouvaient être contenus dans un petit sac ou un pot, toutes choses qui évoquent un lieu de rangement plus que de travail ou de vie. On observera enfin que rien ne permet de supposer que la pièce 1011 ait été utilisée comme chambre, concurremment à son rôle de grenier : la banquette est trop courte (1,60 m au maximum) et trop étroite (0,50 m) pour servir de couchette, l'espace est presque partout encombré par les récipients céramiques ou la table de mouture ; par ailleurs les conditions de la fouille auraient sans doute permis de repérer les restes d'une éventuelle litière ou autre aménagement de couchage. On ne peut exclure toutefois l'utilisation dans ce sens d'un demi-niveau supporté par des poteaux, notamment le long du mur "q". 5.2.4. L'organisation de l'espace La répartition du mobilier dans l'espace, telle qu'elle a été observée au moment de la fouille, est donnée sur la fig. 47, et schématisée sous forme de symboles fig. 50. Il 318 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. : 58 Mobilier divers de la couche 15 de la pièce 101 1 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Couvercles en pierre, tore en torchis et chenet (les numéros renvoient au catalogue). 45 47 apparaît que l'essentiel des vases de stockage, doliums et grandes urnes, se trouvait dans le quart nord-est de la pièce, à proximité de la banquette, et probablement en partie sur celle-ci. Dans la partie nord-ouest, il y avait un volume important d'orge, mais peu de récipients susceptibles de le contenir : on n'observe qu'une grande urne et deux fonds (n° 22 et 24), deux urnes de petite taille (n° 27 et 29) et des couvercles ; il faut semble-t-il supposer des conteneurs totalement périssables. La présence dans ce secteur de la pièce, en général le long des murs, de la plupart des fragments d' adobes est difficile à interpréter. Le quart sud-ouest est assez bien dégagé, avec une table de basalte posée contre le mur "q" (n° 42) ; c'était probablement un espace de travail et notamment de mouture des céréales. Les trous de piquet, à la base du mur, indiquent peut-être une étagère, ou un plancher à mi-niveau. La partie sud-est, à proximité de la porte, servait surtout pour la communication avec la salle voisine, mais elle pouvait être en partie encombrée par un ou des doliums ; on y a déjà remarqué, dans l'angle formé par le mur "Cj" et le tronçon du mur "q", la présence des deux seules cruches (n° 6 et 32). La pièce 1012, détruite ou profondément remaniée à l'issue de l'incendie, ne permet pas d'observations précises ; nous pouvons cependant penser que cette salle, ouverte sur la ruelle, était principalement destinée au séjour et à la consommation des repas. Cette répartition globale des fonctions (séjour/entrepôt) dans les unités domestiques composées de deux pièces, ou d'une pièce divisée par une cloison légère, semble se dessiner dans quelques cas (inventaire dans Dedet 1987), mais devra être confirmée et sans doute nuancée par un plus grand nombre d'exemples. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 319 57 60 59 : 59 (n° Mobilier 60) [lesdivers numéros de la renvoient couche 15audecatalogue]. la pièce 101 1 (incendie de la fin de la phase VE vers -400). Objets en métal et en bois I Etude des vestiges d'architecture recueillis dans les niveaux d'incendie (par Claire- Anne de Chazelles) 6.1. L'INCENDIE DU MILIEU DU Ve S. (PHASE V C) Les décombres qui constituaient les remblais de la terrasse inférieure comprenaient pêle-mêle des pierres rubéfiées, quelques fragments d' adobes et une grande quantité de morceaux de torchis cuit. Parmi les centaines de fragments prélevés à la fouille, on a isolé tous ceux qui étaient susceptibles de renseigner sur les constructions dont ils étaient issus grâce au moulage des différentes parties en bois. Deux grands groupes se distinguent, l'un constitué de fragments possédant deux faces planes à peu près parallèles, l'autre comportant des morceaux de torchis qui conservent l'empreinte très précise de l'ossature en bois sur la face opposée à la surface lissée. En fonction des traces repérées au revers des fragments, des sous-groupes ont été isolés à leur tour. 6.1.1. Description des fragments de torchis (fig. 60) • Groupe 1 Ce groupe est formé de fragments dont les deux faces sont planes et parallèles. Celle qui correspond à la surface du torchis présente un aspect légèrement bosselé qui résulte du façonnage manuel ; l'épiderrae finement strié par des groupes de traits parallèles qui dessinent des arcs de cercles sécants a visiblement été brossé. Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 60 1 fragment de torchis appartenant au Groupe 1. Les empreintes correspondent à un tressage de feuilles (de roseaux par exemple) ou d'éclisses de bois. 2 fragment de torchis de l'ensemble 2a du Groupe 2. Les branches minces du clayonnage, groupées par deux ou par trois, croisent les éléments perpendiculaires espacés de 10 cm en moyenne (l'un d'eux est visible en haut, dans la partie droite du fragment). 3 fragment de torchis de l'ensemble 2f du Groupe 2. En bas, au premier plan, empreinte de forte branche privée d'écorce, sur laquelle se distingue un lien transversal (à gauche) fragment de ; torchis ensemble de l'ensemble de phragmites 2g duassemblés Groupe 2.parEnduit des liens blanchâtre croisés. appliqué 4 sur la surface du torchis rouge préalablement rainurée (2 rainures bien visibles en bas, à gauche). 5 fragment de torchis montrant la face externe du matériau: les ondulations de la surface révèlent un façonnage manuel et les fines stries croisées témoignent du brossage de l'épiderme humide. : : : : : 320 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL La face interne offre un aspect irrégulier, avec des aspérités, des vacuoles et des empreintes peu claires qu'il convient d'attribuer à du bois plat, bien que les fibres ligneuses ne soient pas nettes. En effet, sur une douzaine de fragments, les négatifs de pièces de bois jointives, séparées par de légers bourrelets de terre, ou bien de pièces aux contours nettement imprimés dans le torchis, confirment cette Les éléments de bois taillé ont des largeurs minimum comprises entre 1,5 et 7,5 cm. Une série de fragments conserve encore un de terre pulvérulente et de cendres à l'emplacement du bois Dans un cas, le moulage correspond à un tressage de feuilles (de roseaux par exemple) ou d'éclisses de bois (fig. 60, n° 1). Le matériau de base est un limon mêlé d'une forte proportion de végétaux très fins et de pailles coupées, longues de plusieurs Les petits graviers sont abondants (1 à 5 mm) et leur nombre est inversement proportionnel à leur taille ; par ailleurs, leurs augmentent avec l'épaisseur de torchis appliquée sur l'ossature (pour une épaisseur de 3-4 cm, les cailloux ont des longueurs de 23 cm). L'épaisseur de la couche de torchis varie en effet de 0,8 à 6 cm. La cuisson provoquée par l'incendie dut être à la fois intense, lente et durable car le matériau est transformé en céramique parfaitement cuite, sonore ; la fissuration et la vitrification de certains fragments attestent la violence de la chaleur. Compte tenu de la forme de ces fragments, il n'est pas possible de savoir si le torchis était appliqué sur les deux faces des structures faites d'un assemblage de planches ou de pièces de bois plus épaisses disposées les unes à côté des autres et, occasionnellement, d'éclisses tressées. • Groupe 2 Dans ce groupe composé de fragments ayant moulé des éléments du clayonnage et de la charpente porteuse, 7 ensembles se distinguent en fonction des différentes traces et/ou du matériau. Pour les ensembles 2a à 2e, le matériau est à peu près identique à celui du groupe 1 : les inclusions minérales grossières sont rares mais les petits graviers sont bien représentés dans une matrice limoneuse qui comporte également des végétaux fins et des pailles coupées atteignant 6 cm) ; comme précédemment, le torchis est en céramique très dure, de couleur beige. Contrairement aux éléments du groupe précédent, ceux-ci des moulages d'une qualité extrêmement fine qui permettent d'identifier les stries longitudinales des phragmites ainsi que l'écorce des bois. Visiblement employé à l'état très plastique, le torchis s'est insinué profondément entre les baguettes des claies qu'il entoure presque entièrement. Il semble qu'en certains cas il ait été en deux couches, mais le procédé n'est pas systématique ; par contre, les deux faces du clayonnage ont été recouvertes de torchis, comme en témoignent les cassures qui interviennent systématiquement entre les baguettes. Cette observation couplée à la mesure de des fragments, comprise entre 4 et 7 cm, permet de calculer les primitives des structures enduites. - Ensemble 2a Dans cet ensemble qui représente la grande majorité des les empreintes sont celles d'un clayonnage type, c'est-à-dire de baguettes cylindriques disposées côte à côte et passant alternativement au-dessus et au-dessous d'éléments placés dans le sens Au moment de la destruction, le torchis s'est fracturé préférentiellement à l'emplacement de ces pièces, si bien que les fragments à des intervalles entre elles. Ils présentent par conséquent des séries de traces parallèles dont la longueur mesure régulièrement entre 9 et 1 1 cm. (fig. 60, n° 4). Les baguettes sont des branches d'un moyen de 1,5 cm, utilisées avec leur écorce, et tellement serrées qu'en plusieurs cas le torchis n'a pu pénétrer entre elles. En revanche 321 on remarque qu'elles ne sont pas strictement alternées avec les de sens perpendiculaire et que des groupes de deux, trois ou même cinq branches peuvent passer ensemble au-dessous d'un et se diviser ensuite en groupes différents pour croiser le suivant. - Ensemble 2b Les fragments sont du même type que précédemment mais de surcroît l'empreinte d'un ou de plusieurs éléments Les branches parallèles ont des diamètres compris entre 0,8 et 1 ,5 cm et ne sont pas écorcées, tandis que les transversales ont des de 1,5 à 2,5 cm et sont dépouillées de leur écorce (ou, à envisager, sont d'un bois différent, très lisse ?). Leur écartement mesure régulièrement de 9 à 1 1 cm. Il faut noter que certains éléments ne sont pas perpendiculaires mais obliques par rapport aux baguettes. - Ensemble 2c Les fragments de ce groupe gardent l'empreinte d'éléments appartenant à la charpente porteuse. Dépourvues d' écorce, ces pièces qui mesurent de 3 à 4 cm de diamètre moyen mais peuvent 10 cm, correspondent à de grosses branches et à des troncs de petits arbres. Elles sont totalement incluses dans le clayonnage puisque les baguettes passent alternativement derrière et devant elles et, dans ce cas, s'interposent entre elles et la surface lissée du torchis. - Ensemble 2d Des pièces de charpente équarries sont associées aux grosses branches. L'épaisseur des bois taillés n'est pas déterminée mais les vont de 1,5 à 5 cm (et plus, car souvent un seul côté de est conservé). Certains devaient être apparents comme le envisager des fragments de torchis possédant un négatif disposé à un angle droit avec la surface lissée. Bien qu'elles aient trait au clayonnage plutôt qu'à l'ossature on adjoint à cette catégorie quelques pièces de bois étroites et terminées en biseau, probablement des lattes, qui croisent des éléments de charpente équarris. - Ensemble 2e Les fragments de torchis appartenant à des angles de ont permis de mettre en évidence deux types de jonction entre des parois perpendiculaires. Le type le plus représenté est constitué par deux pièces de bois équarri, disposées perpendiculairement mais par une de leurs arêtes : en surface, le torchis est creusé de traces digitées résultant du tassement du matériau. L'autre forme d'assemblage fait appel à un seul élément équarri, placé à de l'angle proprement dit, sur lequel s'entrecroisent les branches du clayonnage. - Ensemble 2f Ce petit ensemble regroupe des empreintes de végétaux de très faibles diamètres, striés longitudinalement, qui sont soit des (roseaux des marais), soit des joncs. Dans quelques cas, ils sont visibles dans un torchis identique à celui des autres groupes, mais on les rencontre aussi dans un matériau gris, sableux et tendre, également bien cuit. Les fragments de cette dernière catégorie, épais de 2,5 à 4 cm, comportent soit des séries de traces parallèles (jusqu'à huit), sur des longueurs de 9 cm, soit des négatifs de végétaux utilisés comme dans le clayonnage classique, c'est à dire passant au-dessus et d'éléments transversaux. Les morceaux de torchis beige et dur font apparaître l'association de baguettes non écorcées et de bottes de phragmites (ou joncs), liées transversalement, qui sont ajustées à la charpente par des liens obliques (fig. 60, n° 3) ; un assemblage particulièrement complexe comporte une forte branche sur laquelle se voit un lien, une botte de roseaux et trois baguettes fines qui s'entrecroisent autour de la branche. Les ligatures ne sont pas toujours décelables, en particulier 322 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. sur certaines séries de phragmites ou de joncs disposés parallèlement, à plat semble-t-il plutôt qu'en bottes rondes. - Ensemble g II s'agit d'un ensemble nettement distinct par les matériaux et par la structure stratifiée du torchis. La plupart des fragments montrent une couche de torchis moulant le clayonnage, revêtue d'un enduit, mais certains comportent trois couches de matériaux dont les deux s'interpénétrent et dont la troisième correspond à l'enduit de surface. Dans le cas de figure le plus courant, le "torchis" est fait de terre sableuse rouge-orangée, allégée et rendue poreuse par une grande quantité de minuscules végétaux, et son épaisseur varie de 1 ,5 à 4 cm ; l'enduit bien lissé est de couleur blanchâtre, de texture plus fine, très dur et épais de 1 à 10 mm. Lorsque l'on observe trois couches, la est de nature identique à celle de l'enduit, la seconde est la rouge sableuse, mais elles sont déposées irrégulièrement comme si la couche blanche avait d'abord été projetée grossièrement sur le clayonnage avant l'application du "torchis" ; ensemble elles atteignent de 2 à 5,5 cm d'épaisseur et le revêtement, également plus épais, mesure de 1 à 1,5 cm. Dans la terre sableuse qui se désagrège, les empreintes sont mal conservées mais on devine des petites branches de 1 à 1,5 cm de ainsi que des traces plus fines, de phragmites ou de joncs. Un seul exemplaire possède le négatif de deux gros éléments de bois plats, associés à des branches disposées perpendiculairement. Le matériau blanc a permis le moulage plus précis non pas d'un clayonnage mais d'une structure formée d'éléments fins, assemblés en bottes ou torsadés ; il est malheureusement impossible de déterminer s'il s'agit de joncs, de phragmites ou de longues pailles (de céréales). La couche de revêtement, soigneusement lissée en surface, est étendue sur le torchis rouge préalablement strié pour en faciliter se, due à la disposition serrée des baguettes et à la régularité de leurs diamètres. En quelques endroits, des lattes terminées en biseau se aux branches du clayonnage. Si l'on possède la conviction que certaines parties des bâtiments étaient réalisées au moyen de planches jointives enduites de torchis au moins sur une de leurs faces, il n'est pas possible de s'assurer qu'elles correspondaient à des structures horizontales telles que des planchers, par exemple, plutôt qu'à des parois verticales. Ceci est néanmoins par l'épaisseur relativement mince de torchis (0,8 à 4 cm), son renforcement par des graviers et par l'absence d'éléments de la terre à la surface des planches. Le torchis, de composition à peu près identique pour tous les recueillis, est particulièrement riche en végétaux — herbes fines et pailles coupées — et en gravillons ; les cailloux de taille supérieure à 2 cm étaient principalement utilisés, semble-t-il, lorsque la couche de torchis recouvrait des structures de bois au lieu de clayonnages. Les parois pouvaient mesurer entre 8 et 14 cm, en fonction des irrégularités de la couche de torchis sur l'ossature. Le matériau était employé à l'état plastique dans le cas des claies, mais beaucoup plus sec et moins bien malaxé lorsqu'il enduisait des parties en planches : cette renforce l'interprétation de ces parties comme éléments de l'architecture pour lesquels la terre est utilisée presque sans eau (voire sans eau du tout) mais fortement armée par des inclusions grossières, la cohésion étant obtenue par damage. La finition des parties visibles s'effectuait en deux temps, d'abord par un façonnage manuel, puis par un brossage complet des surfaces. Cette opération, sans doute destinée à lisser l'épiderme du torchis après un premier séchage (et une éventuelle fissuration), devait être menée en mouillant à nouveau superficiellement le matériau, ce qui explique l'usage d'un "instrument" au lieu de la main ; les traces de végétaux ténus suggèrent que des poignées d'herbes ont pu servir à cet effet. 6.1.2. Informations concernant l'architecture de torchis • Type 2 L'ensemble 2f est seul représentatif de ce type de structures. Il s'agit d'une ou de plusieurs parties de construction qu'il est tentant de restituer dans le sens horizontal et qui ont d'ailleurs pu être associées au type précédent. Elles se composent d'une charpente de grosses branches privées d'écorce sur laquelle sont liées des bottes de ou de joncs eux-mêmes assemblés par de minces liens torsadés. Dans une version différente, des groupes de ces petits végétaux étaient utilisés de la même manière que les baguettes d'un clayonnage passant par-dessus et par-dessous des branches transversales. La première solution évoque indubitablement la confection d'une bien que l'épaisseur de torchis apparaisse relativement mince pour une telle destination ; la seconde, plus proche des claies peut convenir aussi bien à la réalisation de plans horizontaux n'ayant pas à supporter de charge qu'à celle de cloisonnements légers. A partir des modestes données disponibles, trois types de constructions se dégagent simplement d'après le mais il est possible que les deux premiers aient été d'une manière ou d'une autre. • Type 1 Ce "type" se déduit de la grande masse des échantillons qui constituent les groupes 1, 2a, 2b, 2c, 2d, 2e. Il correspond à des constructions dont les parties portantes étaient réalisées à l'aide de pièces de bois équarri, recouvertes par le torchis ou laissées et de grosses branches vraisemblablement privées de leur écorce. En effet, sans trop extrapoler, on croit pouvoir reconnaître aux équarris de 5 cm et plus de côté ainsi qu'aux plus importantes branches (ou petits troncs) de 4 à 10 cm de diamètre un véritable rôle porteur, qu'ils aient été calés dans des fosses ou maintenus par des de pierre. En ce qui concerne les pièces cylindriques qui paraissent systématiquement prises dans le clayonnage, il est probable qu'elles jouaient un rôle secondaire par rapport aux éléments taillés. Ceux-ci étaient utilisées notamment pour la réalisation des angles, formés soit par une seule de ces pièces autour de laquelle tournait le clayonnage, soit par deux pièces qui correspondaient au départ de deux parois Quant aux branches de 1,5 à 2,5 cm de diamètre, espacées de 10 cm, il paraît logique de les interpréter comme les piquets verticaux du clayonnage ; en ce cas, les branches minces qui les croisent (diamètres compris entre 0,8 et 1,5 cm) étaient horizontalement. La rigidité des claies obtenue par le faible écartement des supports verticaux allait de pair avec une grande • Type 3 Les fragments de torchis qui déterminent la restitution de ce type de construction appartiennent tous au groupe 2g et proviennent peutêtre d'un même bâtiment. Seules deux pièces de bois équarri de la charpente ; le clayonnage comprenait des branches de diamètres ainsi que des phragmites, ces derniers végétaux également sous forme de bottes liées. Outre la composition très originale du torchis, c'est la finition de l'architecture à l'aide d'un revêtement soigné qui distingue cet des autres. La cuisson des fragments ne permet pas d'apprécier la qualité originelle de l'enduit qui est actuellement rendu très mais elle a sans doute favorisé d'une part sa conservation et, d'autre part, celle du procédé d'accrochage constitué par un rainurage STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 323 des parties en torchis. Ces informations ne sont pas suffisantes pour déterminer si l'on a affaire à une habitation ou à un genre de bâtiment exigeant une protection particulière (grenier par exemple), mais il est certain que sa réalisation a fait l'objet d'un travail exceptionnel, non seulement dans le cadre de l'architecture du Marduel, mais de de torchis en général. très mal conservées). Comme précédemment, ces sont attribués à des couvertures de préférence à des parois. 6.1.3. Quelques vestiges d' adobes Trois séries d' adobes se distinguent en fonction des matériaux qui les constituent. • Groupe 1 Le matériau est un limon sableux, dont la fraction sableuse est grossière, qui contient peu de graviers, quelques escargots et surtout des fibres végétales longues et minces en abondance ainsi que des pailles coupées. Les briques dont les angles et les arêtes sont émoussés, sont colorées en rouge par la cuisson. L'un des fragments porte des traces de doigt sur la face supérieure. L'épaisseur des adobes est de 7 cm, les largeurs supérieures à 1 1 cm dans l'ensemble et égales à 12,5 et 16,5 cm pour celles qui sont complètes. • Groupe 2 La terre de couleur blanche à verdâtre contient une proportion de graviers anguleux de toutes tailles ainsi que des escargots et des végétaux fins. Il s'agit d'un matériau résultant de la du calcaire miocène local, de densité très élevée, contrairement à celui du groupe 1 . Les fragments sont assez peu cuits mais leurs arêtes sont nettes, l'épaisseur varie de 7 à 7,5 cm et la face supérieure est bien lissée, sans empreintes digitées. La face inférieure bosselée et trahit le séchage des adobes à même le sol. • Groupe 3 Les fragments de ce groupe sont faits d'une terre semblable à celle du groupe 2, mais de texture plus fine ; les inclusions à des éclats de calcaire miocène, assez nombreux, et à des fibres végétales très fines. L'épaisseur des briques est égale à 7 cm. Aux nombreux fragments de torchis cuits, se joignaient des et quelques rares vestiges d' adobes. Aucune n'a été retrouvée complète mais, sur les huit échantillons prélevés, trois ont livré la mesure de leur largeur qui oscille entre 10,5 et 11,5 cm et quatre celle de l'épaisseur qui varie de 7 à 8 cm. Sept briques sont moulées dans un mélange sableux, oxydé en rouge par la cuisson lors de l'incendie, qui s'apparente beaucoup au torchis du groupe 2g. La stabilisation a été obtenue en ajoutant des graviers de 1 à 2 cm, en faible quantité, ainsi que des pailles coupées, assez longues et abondantes. Les angles et les arêtes des briques sont très émoussés en raison du caractère friable de ce matériau. Un seul prélèvement est fait d'un matériau différent, gris et pulvérulent, mais en dépit de sa forme vaguement quadrangulaire, il semble s'agir d'un gros fragment de torchis plutôt que d'une adobe (ce que confirmerait notamment son épaisseur supérieure à 10 cm). Un détail particulièrement intéressant concerne la face supérieure de deux des briques : elles portent des empreintes digitées qui se en séries de lignes parallèles barrant 1' adobe en diagonale ou suivant l'axe du long côté. Ces stries ont pour but d'augmenter la prise du mortier de liaison lors du montage. Une brique conserve les d'un joint d'assise (vertical), large de 1 cm et fait d'un matériau assez semblable à celui des adobes. Ces observations dénotent à la fois la bonne maîtrise de la technique de 1' adobe en cette seconde moitié du Ve s. av. n. è. au Marduel et le fait que ces éléments moulés ont bien été utilisés de manière conventionnelle dans l'architecture. 6.2. LES CONSTRUCTIONS DETRUITES PAR LE SECOND INCENDIE (PHASE V E) Les constructions détruites par le second incendie sont encore plus mal cernées que les précédentes. Leurs vestiges se composent de fragments d' adobes et de torchis mais ces derniers sont moins abondants et correspondent à un seul type d'armature végétale. 6.2.1. Les structures en torchis Le matériau est différent de ceux décrits plus haut ; très sableux, il est friable et suivant la cuisson subie les sont de teinte blanchâtre ou rouge et noire. Des graviers et des pailles dont les négatifs sont très érodés assurent la stabilisation du mélange. L' épaisseur moyenne de la couche de torchis est de 3 à 5 cm. Les empreintes moulées correspondent essentiellement à des phragmites groupés en bottes par des liens transversaux (les traces sont 6.2.2. Les adobes 6.3. CONCLUSION SUR LES ELEMENTS ARCHITECTURAUX On ne saurait trop insister sur le caractère tronqué des informations que livrent les vestiges de torchis découverts dans des couches de remblais : à l'éventualité que les puissent appartenir à différentes constructions, s'ajoute l'incertitude de leur localisation au sein même du bâti puisqu'ils pourraient aussi bien être issus des parois portantes, des cloisons, des planchers et des couvertures. La confusion est accentuée dans le cas présent par la de fragments d' adobes et de pierres en relation avec les éléments de torchis. Rien n'assure que tous ces matériaux participaient à la construction des mêmes mais l'hypothèse s'impose. L'examen attentif des empreintes de bois et de végétaux ne conduit pas au-delà de la description des claies et, dans les meilleurs cas, de la restitution partielle de quelques éléments de charpente et de leurs modes d'assemblage. En aucune manière ces ne renseignent sur l'architecture elle-même, dont ni les plans, ni les composantes exactes ne sont 324 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. En définitive, bien que l'on dispose au moins de toutes les parties en torchis d'un ou plusieurs (éléments de parois portantes, de planchers enduits, de couvertures de phragmites ou de joncs et de cloisons ou séparations), aucune proposition cohérente ne peut être concernant leur forme, leur nombre et leur De plus, la manière dont intervenaient pierres et adobes dans cette architecture ne peut non plus être précisée. Par comparaison avec des bâtiments de torchis ou de techniques mixtes sur lesquels les données sont plus fournies, différentes restitutions sont envisageables. Des parois portantes en torchis pouvaient être maintenues à la base par des dalles dressées, comme dans l'un des du Pègue 14, ou par des murets comme dans la à absides de Gailhan, où les poteaux s'encastraient dans les parements intérieur et extérieur de petits murs de pierre (Dedet 1990). Une autre possibilité à retenir est l'emploi conjoint des matériaux, avec des murs extérieurs en moellons surmontés d' adobes et des cloisons en torchis, selon un modèle également constaté dans le grenier du Pègue ; dans cet exemple, un grand bâtiment en pierre une pièce utilisée comme resserre à grains, délimitée sur deux côtés par une paroi de torchis et bordée par un couloir en "L" 14. Des solutions voisines avaient déjà été mises au point à l'Age du bronze et au début de l'Age du fer sur des gisements de la Péninsule ibérique (notamment au Cerro del Real à Galera et à Puntals dels Llops). Par ailleurs, l'existence de cloisonnements légers en végétaux enduits ou non, fixés sur des poteaux enfoncés dans le sol, est attestée aussi bien à Gailhan dans l'unité domestique n° 1 (Dedet 1987) qu'à Béziers, et à Lattes pour une plus récente, le IIe s. av. n. è. (Py, Lopez 1990). Reste, en ce qui concerne le Marduel, que la datation de cet ensemble incendié se rapporte à une période de en matière d'architecture domestique. La de la pierre et/ou de 1' adobe au torchis qui s'opère à partir du début du VIe s. av. n. è. dans les gisements côtiers apparaît un peu plus tardivement, ou s'effectue peut-être sur une durée plus longue, dans l' arrière-pays proche. Au Marduel, dans la seconde moitié du Ve s., les architecturales ne paraissent pas encore établies, comme elles le seront à partir de la fin du siècle, à telle enseigne qu'après une phase où la pierre seule semble utilisée, au VIe s., on retrouve l'emploi du torchis qui disparaîtra ensuite en même temps qu'interviennent les toutes premières utilisations de la brique moulée. Certes, la diversité des techniques simultanément mises en œuvre traduit de plausible un choix délibéré, induit par la des avantages de chacune d'entre elles. Mais il est tout aussi probable qu'elle trahisse les expérimentations d'une architecture en train de se fixer. On remarque avec intérêt, au sujet des briques du second incendie, les efforts mis en œuvre pour liser les ressources minérales locales, notamment le de terre calcaire avec les éclats miocènes qui devait être particulièrement peu plastique et, en tout cas, extrêmement lourd. Au cours des phases suivantes, les constructeurs aller chercher au-dehors de l'agglomération des plaisanciennes d'utilisation plus commode en dépit de la contrainte du transport (contrainte en partie allégée, dans un sens, par la proximité d'un cours d'eau au bas du site offrant la possibilité de fabriquer les adobes en série avant de les apporter sous cette forme finie en haut du village). Ce détail confirme qu'au cours de cette période, différents essais ont été réalisés non seulement dans le choix des techniques mais aussi dans celui des matériaux de base de l'architecture. Il est possible, en particulier, que l'on ait d'abord essayé d'adapter les matériaux traditionnellement employés pour le torchis à la nouvelle technologie par 1' adobe. En ce qui concerne les stries digitées repérées sur la face supérieure de certaines briques, notons de manière quelque peu anecdotique que cette particularité n'est signalée en Languedoc oriental ni en Provence, alors qu'elle est tout à fait courante en pays valencien, par exemple, de même qu'en Languedoc occidental et en Roussillon pour la période VIe- IVe s. av. n. è. (Salses, Peyriac-de-Mer, Montlaurès, Bessan). Cela dit, cette ne constitue pas un critère de datation ou d'origine puisque cette pratique se remarque encore à l'époque et même de nos jours sur des briques cuites. Conclusion Les deux incendies qui encadrent la période traitée ont donc permis de recueillir une abondante de caractère ethnographique, notamment sur l'équipement ménager, l'aménagement de l'espace domestique et les techniques de construction. Ajoutée aux observations plus habituelles que fournit l'étude stratigraphique, cette documentation montre que la deuxième du Ve s. sur l'oppidum du Marduel est une période de mutation. Mutation dans l'urbanisme avec la mise en place d'un habitat relativement dense, qui s'intègre à l'intérieur des axes préexistants (le rempart et la rue 13/17) et dont générale perdurera jusqu'au Ier s. Mutation dans les techniques architecturales : Cl.-A. de Chazelles souligne à juste titre les incertitudes laissées par l'étude des restes incendiés, mais on peut cependant que la technique des murs en torchis sur clayonnage, très présente vers 450, n'est plus attestée dans l'incendie de STRATIGRAPHIE DU MARDUEL la fin du siècle, que l'usage de 1' adobe se développe tandis que ses procédés de fabrication s'affinent. La pierre reste toutefois le principal matériau pour les bases de mur, et souvent aussi pour les élévations. L'évolution de l'architecture domestique permet de supposer d'autres innovations : dans les zones 1011-1012, à une maison à pièce unique (20 m2) construite peu après le premier incendie, succède une maison à deux pièces, par ajout d'une petite pièce en façade (6 m2) ; dans un temps la plupart des murs sont repris pour constituer deux salles de tailles comparables (14 m2 et 10,6 m2, la pièce "du fond" restant la plus spacieuse), dont les semblent se différencier. La maison 044 est pourvue dès sa construction dans le dernier quart du siècle d'une pièce annexe (161) mais beaucoup plus petite et sans directe entre les deux salles. La maison 11 ne qu'une pièce mais d'assez grande taille (17 m2), dans laquelle un cloisonnement est possible (rappelons que les niveaux de la fin du siècle ont été entièrement détruits dans toute la moitié est de cette maison). Cette évolution vers l'unité d'habitation à deux pièces dès le Ve s. était jusqu'ici contestée pour le Languedoc oriental (Michelozzi 1982, 63 ; Dedet 1987, 190). C'est également dans ces cinquante années qu'on voit apparaître sur le site des aménagements intérieurs qui courants dans les périodes suivantes : banquettes de pierres et de terre, sols de limon argileux, enduits muraux ; 325 en revanche les grands silos creusés sous les sols ne sont plus attestés après la fin du siècle. Des réserves sont nécessaires : trop peu de maisons antérieures à 450 ont été fouillées sur le site pour garantir la date de ces nouveautés. De tels changements ne se retrouvent pas, ou très peu, dans les échanges commerciaux : le mobilier céramique importé montre la continuité et l'importance des échanges avec Marseille et sa région, sans rupture avec les périodes immédiatement antérieures, et postérieures. Ces relations semblent seulement plus exclusives (les amphores étrusques se raréfient et disparaissent à peu près à la fin du siècle, les amphores puniques restent très rares), et plus comme en témoigne la présence d'un petit monétaire, d'origine entièrement marseillaise. Pas de bouleversements non plus dans les objets usuels de locale : le mobilier céramique indigène, très bien indique une grande continuité dans les formes, les décors, les techniques de fabrication. En définitive l'étude de ces niveaux montre une qui, deux générations après la construction du transforme lentement son urbanisme et son habitat, en fonction certainement de stimuli et d'exemples extérieurs, mais aussi en fonction des réalités sociales et indigènes, des contraintes du relief et de la locales, et parfois des incendies accidentels qui à accélérer les mutations. Notes de commentaire : : Roche de Comps au Ve s., à Martigues aux Ve-IIP s. et à Nages au IIe s. (Py 1990, 643 et n. 103). 6 A savoir les couches suivantes (sous la forme zone-couche) 041-c2, 043-c2A, 043-c3, 044-cl3, 163-c29, 162-c31, 162-c32, 161-c3O, 161-c30A, 143-23, 143-25, 143-27, 1012-24A, 1012-24, 1012-25, 1012-26, 101218CDE, 1011-19, 1011-18, 1011-19A, 1011-20A, 122-24. 7 La zone 141/1 13 n'a pas été fouillée : en effet, des travaux incontrôlés à nos fouilles en ont détruit en quasi-totalité la stratigraphie. 8 Les extrémités orientales des murs sud et nord de 044 ont été coupées par le terrassement consécutif à la mise en culture du site après l'Antiquité. 9 A savoir les couches suivantes (sous la forme zone-couche) : 021-2, 022-2, 043-2, 042-2, 044-1 1A, 044-11, 044-8A, 044-8C, 044-9A, 044-10, 044-8, ll-22a, ll-22b, 11-22, 121-34, 1212-36, 17-23, 17-21, 161-28, 161-27, 16125, 162-27, 162-26, 163-28, 142-20, 143-21, 143-19, 14-17, 1011-17,101220, 1012-23. 10 Comparer notamment à un exemplaire de La louffe (Montmirat, Gard) : Tendille 1978, fig. 5, n° 48. 11 Voir comparaisons dans Py 1990, 394, n. 388. 12 Comparer ce type de plaque de terre cuite à la série retrouvée sur l'oppidum de Saint- Vincent à Gaujac (Gard) Charmasson 1982-1986, 101 et fig. 16. 13 Comparer à Picazo 1977, 18 et pi. III, n° 1 : coupe attribuée au groupe des continuateur du peintre de Haimon, datée du deuxième quart du Ve s. av. n. è. 14 Renseignement de Ch. Lagrand. : : : : : : : : * CNRS, U.P.R. 290. C.D.A.R., 390 avenue de Pérols - 34970 Lattes. ** 24 rue Péréguis - 30420 Calvisson. Crédit des illustrations M. Py, sauf fig. 60 (L. Damelet). 1 Les quatre premiers articles concernant cet oppidum ont porté sur les préliminaires de 1976 à 1979 (Py, Raynaud 1982) ; les fosses du Ve s. de n. è. fouillées sur le "Chantier Central" (Raynaud 1984) ; les niveaux des IIe et Ier s. av. n. è. du même chantier (Py, Lebeaupin et al. 1986) ; et les des IVe et IIP s. (Py, Lebeaupin et al. 1 989). Ces quatre articles seront respectivement cités dans la suite Marduel I, II, III et IV. 2 Comparer par exemple avec ce qu'a livré une maison de Gailhan brutalement détruite vers -400 36 vases de vaisselle et 8 doliums (Dedet 1987, 58). 3 A savoir les couches suivantes (sous la forme zone-couche) 022-c3, 043-c4, 043-c5, 043-c6, 042-c3, 041-c3, 021-c3, 044-cl5, 044-cl5A, 044-cl5A, 044cl6A/B, 044-cl6, 141-c5, 141-c3, 161-c33, 161-c32, 161-c31, 163-c30, 1012-c28, 1011-c21, 122-c26, ll-c21A, Il-c24, Il-c26, 1213-c42, 1213c40, 1213-c38, 1213-c38Aet 1213-c37. 4 Voici les typologies de référence pour la grise monochrome : Arcelin-Pradelle 1984 ; pour la claire peinte, la pâte claire, la grise peinte et les mortiers massaliètes : Bats à paraître ; pour l'attique à vernis noir et la pseudo-attique Sparkes-Talcott 1970 ; pour la tournée à gros dégraissant Dedet 1978 ; pour les amphores étrusques : Py 1985 ; pour les amphores Bertucchi 1990 et Py 1978 ; pour les amphores puniques Mafia 1951 ; pour les doliums : Garcia 1992. 5 Des cas semblables de salles sans porte ouverte à la base des murs en pierres sont connus dans l'habitat protohistorique méridional, par exemple à la 326 Michel PY, Denis LEBEAUPIN et coll. 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